L'information élevage par l'Alliance Pastorale

FCO : Point Flash

Si l’ensemble du territoire continental français et la Corse sont en zone réglementée depuis de longs mois vis-à-vis des sérotypes 4 et 8 (BTV-4 et 8) de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO), la France a déclaré son premier cas de sérotype 3 (BTV-3) le 5 août 2024 dans le département du Nord. A la date où nous écrivons ces lignes (19/08/2024), 41 foyers ont été déclarés dans les départements de l’Aisne, des Ardennes, de la Marne, de la Moselle, du Nord et de l’Oise. Inconnu en Europe jusque-là, le BTV-3 a fait son apparition au Pays-Bas, dans la région d’Amsterdam, en 2023, avant de se développer en Allemagne et en Belgique.

Concernant le BTV-3, la France a mis en place une zone régulée, qui évolue géographiquement au fur et à mesure de la confirmation des foyers (voir figure). Pour suivre son évolution et celle de la situation : https://www.plateforme-esa.fr/fr/fievre-catarrhale-ovine-fco. Les mouvements depuis cette zone vers le reste du territoire national sont restreints : les animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) doivent avoir fait l’objet d’un traitement de désinsectisation deux semaines avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage PCR négatif. Il existe quelques dérogations : animaux conduits directement vers un abattoir et abattus dans les 24 heures, animaux de moins de 70 jours destinés à un atelier d’engraissement fermé en zone indemne ou destinés aux échanges, ovins en retour d’estive dans l’exploitation d’origine en zone indemne. Dans le sens inverse, les déplacements des animaux de la zone indemne vers la zone régulée, afin de participer à des expositions ou des manifestations culturelles sont, eux, interdits. Pour les échanges intra-européens, les mouvements depuis la zone régulée peuvent se poursuivre vers les États membres acceptant la désinsectisation et le test de dépistage négatif. Pour les autres États membres n’acceptant que des animaux vaccinés, les mouvements sont suspendus depuis la zone régulée dans l’attente de la vaccination.


Pour ce qui est de cette vaccination contre le sérotype 3, elle est possible depuis le 12 août dernier avec deux vaccins sous Autorisation Temporaire d’Utilisation (ATU) : le BULTAVO 3 pour les ovins (une seule injection, immunité 3 semaines après injection) et le BLUEVAC 3 chez les bovins (2 doses de primovaccination à trois semaines d’intervalle, immunité 21 jours après la seconde injection). La vaccination, volontaire, est possible par les éleveurs et à leur charge. Dans 6 régions (Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté), correspondant au territoire qui avait été atteint en décembre 2007 par la FCO (sérotype 8) suite à son introduction via la Belgique en juillet 2007, le vaccin est fourni gratuitement par l’Etat. La délivrance passe par le vétérinaire sanitaire de l’élevage. 

Dans les autres régions, la vaccination est possible, le vaccin et la vaccination restant à la charge des éleveurs. La délivrance se fait par le vétérinaire traitant.


Concernant le BTV-8, deux vaccins sont commercialisés : SYVAZUL (une seule injection, début de l’immunité démontrée 39 jours après) sur les ovins et BTVPUR 4-8 sur les ovins et les bovins (2 injections de primovaccination, début de l’immunité démontrée 21 jours après). Les vaccins et la vaccination sont à la charge de l’éleveur. Ces deux vaccins figurent sur la liste positive des médicaments pouvant être détenus et délivrés à leurs éleveurs engagés au PSE par les groupements agréés.


A noter que les vaccins contre le sérotype 8 préviennent la virémie et limitent donc considérablement le risque que des moucherons puissent s’infecter en piquant un animal vacciné, puis transmettent le virus à un autre animal. Cela permet donc une protection à la fois individuelle et collective pour le troupeau. A l’inverse, les vaccins contre le sérotype 3 réduisent seulement la virémie et, comme les vaccins BTV 4-8, limitent l’apparition et l’intensité des symptômes et la mortalité.


Quant à la désinsectisation à l’aide d’un antiparasitaire externe ou d’un insectifuge, elle réduit les risques de piqûres par les moucherons, à condition d’une application régulière (tous les 15 jours à 1 mois selon les produits) et d’une concentration suffisante pour atteindre les parties fines du corps, là où les insectes vecteurs piquent de façon préférentielle. Elle est donc utile dans le cadre d’une prévention globale, même si elle ne permet pas d’obtenir une protection individuelle totale. Il en va de même des minéraux enrichis en éléments répulsifs comme l’ail.