Premier observatoire bovins viande à l’échelle des pays de la Loire
Réseau Civam compare les performances technico-économiques d’élevages de bovins allaitants engagés en agriculture durable, avec celles des exploitations allaitantes moyennes des Pays de la Loire.
L’étude comparative des résultats économiques 2021 des fermes herbagères pâturantes Civam en Agriculture Biologique et la moyenne des fermes RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole) met en évidence 2 stratégies économiques différentes : créer de la richesse pour rémunérer du travail ou produire du volume et capitaliser.
Les fermes RICA se caractérisent par une production de viande importante reposant sur une consommation élevée d’intrants. Leur coût alimentaire moyen est supérieur de 168 €/UGB par rapport aux fermes en système pâturant. Les concentrés extérieurs importés sur la ferme représentent 44 % du coût alimentaire sur les fermes du RICA contre seulement 11 % des fermes AD bio. Ces concentrés importés ont nécessité des surfaces de cultures consommant engrais et produits phytosanitaires non pris en compte dans la consommation totale de la ferme. 55 % des animaux sont entièrement engraissés sur la ferme moyenne RICA, contre 85 % pour les fermes AD. On peut alors questionner les impacts des animaux vendus qui seront engraissés ailleurs et qui mobilisent des ressources pour leur transport et leur alimentation.
A l’inverse, la stratégie « valeur ajoutée » sur laquelle repose les systèmes allaitants autonomes et économes leur permet de créer plus de richesse en utilisant moins d’intrants et de moyens de production. Malgré un produit viande plus faible, une ferme Civam bio crée en moyenne plus de richesse que le RICA. Ce sont des fermes plus rémunératrices que les fermes du RICA (+159 € de Résultat Social/hectare) et qui participent à la dynamique de leur territoire.
Les herbivores transforment les végétaux herbacés et ligneux en protéines consommables pour l’alimentation humaine dans le lait et la viande. Mais ils consomment aussi des céréales, protéines que nous pourrions directement consommer. A l’échelle des élevages, nous constatons que pour produire 1 kg de protéines pour l’alimentation humaine, il faut en moyenne 0,8 kg de protéines végétales consommables par l’Homme en système herbager, contre 1,4 kg pour un système plus intensif en maïs. Ceci s’explique par un système fourrager basé sur l’herbe et une faible consommation de concentrés et met en évidence le bilan négatif des élevages herbivores qui ne valorisent pas suffisamment l’herbe.