Filière porcine : une revalorisation du prix du porc indispensable
Les 10 000 élevages de porcs que compte la France sont dans une situation dramatique. 10 % d’entre eux se dirigent aujourd’hui vers une cessation d’activité dans les prochains mois et cette proportion pourrait grimper à 30 % selon certaines estimations. Le porc traverse en effet une crise sans précédent, d’une intensité et d’une durée inédites. Les éleveurs n’ont pas atteint leur seuil de rentabilité une seule fois sur les douze derniers mois : une situation historique. En effet, le prix de l’aliment des porcs poursuit sa hausse vertigineuse +25% en un an alors que, dans le même temps, le prix du porc payé aux éleveurs ne progresse que très lentement. Le différentiel entre le prix de l’aliment et le prix du porc est négatif depuis un an. De plus le prix d’achat du porc est arrivé à un palier depuis la mi-avril, à 1,85 € / kg, alors que le coût de production devrait franchir la barre des 2 €/kg.
La situation de la filière porcine continue de se dégrader
Ainsi, alors que les éleveurs ont bénéficié pour la première fois de leur histoire d’aides de la part des Pouvoirs publics, la conjoncture continue de se dégrader. En effet, ce soutien exceptionnel visait à compenser une partie de leurs pertes subies au 1er semestre 2022, misant sur une reprise des cours dès ce printemps alors qu’aujourd’hui la situation ne cesse de s’assombrir. La guerre en Ukraine accélère la flambée des coûts de l’aliment et la Fièvre Porcine Africaine (FPA) en Allemagne et en Italie entraine la stagnation, voire la régression, des prix du porc en Europe en raison des stocks constitués par l’arrêt des exportations.
La revalorisation des prix : seule solution pour contrer l’effet ciseaux
Désormais, seule une revalorisation rapide des prix payés aux éleveurs pourra limiter les conséquences dramatiques de cet effet ciseaux sur la filière porcine française. Alors que la France produit 106 % de sa consommation porcine, la souveraineté alimentaire du pays en la matière est en jeu.
Parallèlement, les entreprises de l’aval (abattoirs et entreprises de transformation) subissent une flambée des coûts des intrants (énergie, emballage, main d’œuvre…). La Profession est très inquiète sur l’avenir de nombreuses entreprises de l’aval si les prix de vente ne sont pas revalorisés.
La viande et la charcuterie de porc : la viande la plus accessible du marché
La situation est urgente, car il s’agit de continuer à proposer du porc français aux consommateurs alors qu’ils sont amenés à faire des arbitrages alimentaires en raison de l’inflation. En effet, même avec une revalorisation des prix, le porc restera la viande la plus accessible du marché et tiendra son rôle pour assurer l’équilibre alimentaire des consommateurs dans un contexte de resserrement des budgets.
Un communiqué de Inaporc