Les producteurs et les transformateurs de lait de chèvre français s’alarment de la hausse des coûts de production
La flambée des prix des matières premières impacte fortement les coûts de production des producteurs laitiers et des transformateurs, coopératives comme industries privées.
Du côté de l’amont de la filière : Selon l’Idele, l’indice des coûts de production du lait de chèvre (IPAMPA Lait de chèvre) est en hausse de +7,7% par rapport à l’année dernière. Ce sont les postes Energie et Aliments achetés qui pèsent le plus dans cette augmentation : le sous-indice IPAMPA-Aliment acheté a augmenté de 10,4% en 1 an, celui de l’énergie de 26% (source INSEE).
Par ailleurs, la hausse des coûts de construction rend le financement des projets d’installation de plus en plus difficile et met la filière en risque pour son approvisionnement laitier à moyen terme.
Du côté de l’aval de la filière : Outre le poste « achat lait », c’est le poste énergie qui pèse le plus lourd dans les consommations intermédiaires. Ce poste a connu une hausse de +26% en septembre 2021 versus septembre 2020 selon l’INSEE, ce qui impacte fortement les coûts de fabrication des produits caprins ainsi que ceux du transport qui est nécessaire à la fois pour la collecte du lait matière première et les livraisons de produits finis. Vient ensuite le coût des emballages qui a considérablement augmenté ces derniers mois, avec +7 % pour l’emballage plastique et +9% pour l’emballage papier carton, toujours selon l’INSEE.
Cette inflation record fragilise les producteurs de lait de chèvre et les entreprises de transformation.
Les prochaines négociations commerciales seront décisives. L’ANICAP souhaite qu’elles s’inscrivent pleinement dans l’esprit de la loi Egalim 2 qui suppose que toutes les parties prenantes de la filière prennent leurs responsabilités en vue de garantir une meilleure prise en compte des coûts de production des agriculteurs et de respecter le tarif des industriels reflétant l’ensemble de ces facteurs d’inflation.
Une juste rémunération de chaque maillon de la filière ne sera possible que si ce contexte inflationniste exceptionnel est pris en compte. C’est aussi la condition sine qua non qui permettra à la filière de relever le défi du renouvellement des générations auquel elle est confrontée, en assurant son attractivité par un prix du lait rémunérateur pour les producteurs. Enfin, les producteurs et les entreprises de la filière laitière caprine ne pourront être au rendez-vous de la transition alimentaire et écologique qu’à condition que leur réalité économique soit prise en considération dans toutes ses dimensions.
D’après une communication de ANICAP