Alimentation : effet bénéfique des bactéries et des levures

Le système digestif des ruminants, et plus particulièrement leur rumen, fonctionne sur la base de la fermentation des aliments. Cette fermentation conduit à la production d’acides gras volatils (AGV) qui vont être recombinés en nutriments utilisables par l’organisme des animaux. Schématiquement et de façon un peu simplifiée, les acides gras à chaîne carbonée composée de 2 ou 4 carbones, issus de la fermentation des fibres, vont servir à la synthèse de l’énergie et des matières grasses. Les aliments glucidiques (sucres, amidon) sont, eux, fermentés en acide propionique (chaîne à 3 carbones) et vont être transformés principalement en glucose et en lactose pour l’organisme.


Alimentation :  effet bénéfique  des bactéries  et des levures

Ces fermentations sont permises par la flore digestive présente en suspension dans le jus de rumen, dont chaque millilitre est composé d’environ :

- 10 milliards de bactéries,

- 1 million de protozoaires,

- 1 million de champignons et de levures.

Lorsque l’on sait que le volume moyen d’un rumen de vache oscille entre 60 et 100 litres (environ 10 fois moins pour une brebis ou une chèvre), on comprend que cette flore ruminale représente une immense population de micro-organismes, dont l’équilibre permanent est fragile mais gage d’une bonne valorisation de la ration et donc de productions de qualité ! A l’inverse, un déséquilibre occasionné par une erreur d’alimentation ou de rationnement, un stress ou une pathologie, est vite suivie de perturbations sévères de cette flore et de troubles digestifs importants, responsables de la chute des productions. Ceci montre l’importance, en rationnement des ruminants, de l’équilibre de la ration entre sources de fibres et d’énergie, des transitions alimentaires, des rythmes de distribution, etc…



Il est cependant possible de stabiliser ou de booster cette flore digestive afin que son équilibre soit maintenu. On a pour cela recours à d’autres micro-organismes qui vont venir stimuler la multiplication de la flore commensale et aider ainsi à son équilibre et son développement. Les levures sont fréquemment utilisées pour cela. Il peut s’agir de culture de levures mortes ou de levures vivantes.

L’intérêt des cultures de levures est d’apporter à la flore ruminale des éléments nutritionnels provenant de la multiplication des levures sur leur milieu de culture. Ces éléments sont des micro-nutriments tels que des vitamines, des acides aminés essentiels, des oligo-éléments, des enzymes, des peptides, des acides nucléïques qui vont constituer des nutriments directement assimilables par les micro-organismes de la flore et booster leur développement. Ces micro-nutriments stimulent la flore totale du rumen, améliorant la production d’acides gras volatils précurseurs de métabolites utiles au fonctionnement de l’organisme, ainsi que la production de protéines au niveau du rumen ; c’est ainsi la valorisation globale de la ration qui est améliorée, avec des répercutions positives sur les productions et l’immunité (la santé) des ruminants. Ils ont également un effet spécifique sur la flore cellulolytique et certains micro-organismes consommateurs d’acide lactique, rééquilibrant ainsi les populations microbiennes sur des rations riches en sources d’énergie et baissant le risque d’acidose. Dans la gamme Alliance, ces cultures de levures sont représentées par deux produits de même composition, mais de présentation différente : DIAMOND V XP LS 0202190 n poudre et FLORISTAR XP-AP 0110133 en granulés.

L’autre solution microbienne pour agir sur la flore ruminale via l’alimentation est l’ajout de levures vivantes. Celles-ci vont agir de façon pro-active sur la flore ruminale, en la stimulant, et de façon prophylactique en entrant en compétition avec certaines bactéries pathogènes de la ration, comme les listérias. Une nouvelle référence, association de levures vivantes et de bactéries lactiques, fait sont entrée dans la gamme Alliance : NUTRI-AP RUMILEVURE UAB. 0110230

NUTRI-AP RUMILEVURE UAB, association de substances actives

Cet aliment complémentaire pour ruminant est une association de : 

- Levures vivantes, de type Saccharomyces cerevisiae,

- Bactéries lactiques de type Lactobacillus rhamnosus et farciminis, inactivées, et leurs métabolites ; ces deux types de bactéries ont été isolées à l’origine dans le rumen de chèvres.


Si l’action des levures se fait avant tout dans le rumen, celle des cultures de bactéries cible surtout le tube digestif et sa paroi (voir figure ci-dessous).

Le rôle des levures vivantes est de stimuler la flore ruminale, particulièrement les bactéries cellulolytiques, permettant à la fois une meilleure digestion des fibres et une stabilisation du pH du rumen lors de consommation de rations énergétiques, limitant ainsi le risque d’acidose. Cet effet est renforcé par les métabolites apportés par les levures, ceux-ci stimulant, comme pour les cultures de levures, l’utilisation de l’acide lactique dans le rumen. Enfin, les levures vivantes permettent de stimuler également la production d’acides aminés et de limiter la production d’ammoniac dans le rumen.

Le rôle des cultures de bactéries lactiques et de leurs métabolites est de stimuler la flore digestive endogène par l’apport de micronutriments, d’hygiéniser le tube digestif et d’améliorer le confort digestif, et ceci par trois voies d’action :

- activité antimicrobienne des métabolites de type bactériocines, corps bactériens et peroxyde d’hydrogène,

- activité nutritionnelle des métabolites de type enzymes, acides aminés et vitamines,

- propriétés immunostimulantes des polysaccharides.


Ainsi, NUTRI-AP RUMILEVURE participe :


- à l’équilibre du microbiote pour une production d’AGV optimale et une stabilité du pH ruminal. La présence de fibres et d’autres substances non digérées dans les bouses et les crottes diminue, et l’efficacité de la ration est améliorée.

- à la diminution des effets du stress liés aux transitions alimentaires, aux coups de chaleur, aux mises en lot, avec des animaux visiblement plus calmes,

- à la diminution du risque de désordres digestifs, en particulier de listériose chez les petits ruminants.

Dans les contextes d’alimentation à risque de listériose, c’est l’activité antimicrobienne des métabolites qui est mis en avant pour expliquer l’efficacité de NUTRI-AP RUMILEVURE chez les ovins ou les caprins alimentés avec des fourrages conservés (ensilage, enrubannage) contaminés. Dans ces conditions, il faut multiplier par deux la dose utilisée, soit 14 g par animal et par jour pendant toute la période de distribution de l’aliment potentiellement contaminé. On peut associer à cette distribution une pulvérisation sur le matériel de distribution de l’aliment (auge, couloir de distribution, râtelier) et sur la litière de VETALHY FLORE 0110229 , flore de barrière composée des deux mêmes souches de lactobacilles. Ce même produit d’hygiène peut aussi être nébulisé dans l’atmosphère du bâtiment pendant toute la période à risque (Voir rubrique PSA du bulletin d’octobre 2022).


NUTRI-AP RUMILEVURE UAB est utilisable en agriculture biologique conformément aux règlements CEE n° 834/2007 et 889/2008.