COVID-19  Pas de rôle des animaux dans la propagation du virus

Dans un avis daté du 16 octobre dernier, l’ANSES* réaffirme qu’à cette date les animaux domestiques et les animaux sauvages ne jouent aucun rôle épidémiologique dans le maintien et la propagation du SARS-CoV-2 en France, où la diffusion du virus est aujourd’hui le résultat d’une transmission interhumaine par voie respiratoire. L’agence précise néanmoins que certaines situations particulières, comme une forte concentration d’animaux réceptifs au SARS-CoV-2, appellent toutefois à la vigilance pour ne pas constituer, à l’avenir, un réservoir animal favorable à la propagation du virus, comme l’actualité l’a récemment montré au Pays-Bas ou au Danemark avec des contaminations humaines à partir de grands élevages de visons.


COVID-19  Pas de rôle des animaux  dans la propagation du virus

Sachant que la réceptivité au SARS-CoV-2 est la capacité d’une espèce animale à héberger le virus sans forcément développer de symptômes et que la sensibilité est la capacité de l’espèce animale à exprimer des signes cliniques et/ou des lésions dues au virus, les données disponibles actuellement montre que : 

  • Pour les poulets, dindes et canards, aucune infection expérimentale n’a pour le moment montré qu’ils étaient réceptifs ou sensibles au SARS-CoV-2 et aucune donnée d’infection naturelle n’a été enregistrée à ce jour,


  • Pour les bovins et les porcs, des études complémentaires s’avèrent nécessaires pour confirmer ou infirmer leur réceptivité au SARS-CoV-2, mais les études publiées montrent que ces animaux n’y sont pas sensibles,


  • Les lapins et les chiens, sont réceptifs, mais leur sensibilité reste à définir, sachant que :

- très peu de chiens ont développé des signes cliniques en condition naturelle au regard des niveaux d’exposition au virus pourtant très élevés (des milliers de personnes infectés par la COVID-19 ont été en contact étroit avec leur chien),

- les essais réalisés sur des chiens contacts n’ont pas permis de démontrer une transmission du virus entre eux,

- il n’existe pas, à l’heure actuelle, de données scientifiques mettant en évidence une transmission du SARS-CoV-2 depuis le chien vers une autre espèce.


  • Les chats, les furets et les hamsters sont réceptifs et sensibles avec une transmission intra-espèce, c’est-à-dire entre individus d’une même espèce, avérée. En revanche, il n’existe à ce jour pas de données scientifiques mettant en évidence une transmission du SARS-CoV-2 depuis le chat vers une autre espèce, ni d’infection naturelle chez les furets et les hamsters,


  • Concernant le vison, les données d’infections naturelles rapportées aux Pays-Bas, au Danemark, en Espagne et aux États-Unis montrent que cette espèce est réceptive et sensible au SARS-CoV-2, avec une transmission intra-espèce avérée et inter-espèce présumée. Les évènements survenus aux Pays-Bas et plus récemment au Danemark, sont en faveur d’une transmission-retour du virus à partir des visons infectés vers les humains.  L’Agence souligne que la survenue de ces évènements de transmission depuis les visons infectés vers l’Homme est vraisemblablement à relier au contexte de forte pression virale due à une densité élevée de la population animale au sein de ces élevages.


  • Les tigres, lions et pumas en captivité dans les parcs zoologiques sont des espèces réceptives et sensibles au SARS-CoV-2.


En ce qui concerne les animaux de compagnie, l’ANSES recommande aux personnes atteintes par la COVID-19 de respecter les gestes barrières afin de limiter les risques d’infection de l’Homme à l’animal, sans pour autant compromettre leur bien-être. Lorsque le contact ne peut être évité (soins aux animaux par exemple), il leur est recommandé de porter un masque et de se laver les mains avant et après le contact avec les animaux. 

Enfin, l’Anses recommande d’être particulièrement vigilant vis-à-vis de situations impliquant des contacts entre l’Homme et les espèces réceptives (chats, visons…), dans des conditions de densité importante d’animaux, et de promiscuité animal-Homme, particulièrement en milieu clos ou confiné. Ainsi, lors de tout contact avec un animal réceptif, des mesures d’hygiène strictes doivent être appliquées : se laver les mains avec du savon après avoir touché un animal ou après entretien de sa litière, éviter les contacts étroits au niveau du visage, porter un masque en cas de manipulation d’un animal réceptif, etc.


*Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail