La tremblante du mouton

La tremblante est une maladie ancienne, mais elle est toujours d’actualité.

Elle a été diagnostiquée pour la première fois en Grande Bretagne en 1732. Cette maladie appartient au groupe des encéphalopathies spongiforme subaiguës transmissibles (ESST).

La tremblante du mouton

La tremblante du mouton est mortelle. Elle se caractérise par l’apparition de troubles du comportement liés à une atteinte du système nerveux central. L’agent infectieux responsable est une protéine nommée « prion » faisant partie des agents transmissibles non conventionnels (ATNC) dits « prions pathogènes ».

Les espèces atteintes par cette maladie sont les petits ruminants (ovin, caprins) et les ruminants sauvages (le cerf, l’élan, le wapiti ...).

Mode de transmission :

La transmission horizontale s’effectue de la mère vers sa descendance par le biais du placenta.

La transmission verticale s’effectue soit par voie lactée, soit par ingestion du placenta par les congénères.  

Le prion pathogène est très résistant dans le milieu extérieur.

Signes cliniques

L’âge d’apparition des signes cliniques de la tremblante classique se situe habituellement entre deux et cinq ans avec un pic à trois ans et demi, mais varie avec le génotype. Les animaux les plus sensibles déclarent la maladie plus jeune (environ à 7 mois d’âge). La durée d’incubation va de quelques mois chez les animaux très sensibles qui possèdent des allèles VRQ/VRQ, à quelques années chez les animaux moins sensibles qui possèdent des allèles ARR/ARQ.

Contrairement à la tremblante classique, l’âge d’apparition des symptômes cliniques de la tremblante atypique est moins bien connu. La plupart des cas sont détectés tardivement à l’abattoir ou à l’équarrissage mais très rarement par les signes cliniques. Cependant, la durée d’incubation de la tremblante atypique est plus longue que la tremblante classique.

Les symptômes observés lors de la tremblante sont :

- Des troubles locomoteurs (tremblements et incoordination)

- Des troubles de comportement :

  •  changement de l’état mental (grincement des dents et agressivité),
  •  troubles sensoriels (démangeaisons avec prurit, chute de la laine, réflexe de mordillage et léchage excessif).

- Amaigrissement avec un faiblesse puis mort.

Diagnostic

La confirmation du diagnostic de la tremblante repose sur la détection du prion dans des prélèvements effectués sur des animaux suspects, des animaux à l’abattoir ou à l’équarrissage. Cette recherche est réalisée par le laboratoire de référence ANSES de LYON par 3 techniques : la technique Western blot, l’épreuve immuno-histochimique ou l’examen histopathologique.

Le diagnostic clinique de la tremblante est très difficile car ces symptômes ressemblent à certaines maladies :  

- Les maladies nerveuses (rage, listériose, maladie d’Aujeszky ou pseudorage…).

- Les maladies métaboliques (hypomagnésémie ou tétanie d’herbage, toxémie de gestation…).

- Les infections cutanées (gale, et dermatite prurigineuse …).

Traitement

Il n’existe pas de traitement.

Prévention

Il n’y a pas de vaccin pour la tremblante. La prophylaxie sanitaire est très difficile en raison de la complexité de la maladie et l’extrême résistance du prion.

En cas de forte suspicion clinique, il faut isoler l’animal suspect et faire brûler le placenta et la litière souillée par les liquides et les membranes fœtaux. Il ne faut pas allaiter les petits avec le lait des mères suspectes.


Programme de lutte contre la tremblante en France :


Afin de lutter contre la tremblante du mouton, l’état a mis en place des programmes :


1- Sélection génétique

Le programme consiste à :

1-Sélectionner les allèles résistants ARR, et éliminer les allèles sensibles VRQ.

2- Repeupler les élevages atteints de la tremblante avec des animaux résistants.

3-Mettre en place des reproducteurs ARR/ARR dans la filière ovine.


2- La surveillance des EST à abattoir et l’équarrissage

La surveillance se fait par sondage sur un échantillon d’animaux de plus de 18 mois d’âge.


3- Le réseau clinique  

C’est un réseau de surveillance clinique de la tremblante des ovins et caprins de plus d’un an d’âge présentant des troubles nerveux détectés par les vétérinaires sanitaires.


4- Le Contrôle Sanitaire Officiel

Ce dispositif a été mis place pour un meilleur contrôle génétique des reproducteurs destinés à l’exportation ou destinés à la monte publique artificielle.


5- Police sanitaire

Elle repose sur la surveillance APMS (arrêté préfectoral de mise sous surveillance) de l’exploitation lors d’une suspicion de tremblante. En cas de confirmation, l’exploitation est mise sous APDI (arrêté préfectoral portant déclaration d’infection).

Il est strictement interdit de nourrir les ovins avec des farines animales.