- Par Candice Montagne
Le bien-être animal en élevage
« Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité », cet extrait du Journal Officiel du 17 février 2015 définit les animaux comme des « êtres sensibles ». Ils sont capables de ressentir du plaisir et de la souffrance. Il convient donc de respecter leurs besoins primaires.
Principe fondamental des 5 libertés
Quelques notions
Le principe fondamental des 5 libertés :
Cinq libertés doivent être évaluées afin de conclure ou non au bien-être des animaux. Cependant ces libertés sont à regarder de manière objective. Par exemple la température de confort d’un veau sera différente de celle d’une vache ou d’un poussin.
Que ce soit par les professionnels de l’élevage ou par le grand public, il est important de connaître les modes de vie des différentes espèces. Ces informations permettront d’avoir une idée objective du bien-être animal pour ne pas risquer de diagnostiquer de la souffrance là où il n’y en aurait pas.
Ci-dessous les températures de confort de différentes espèces :
Ces températures peuvent varier de quelques degrés en fonction de la ventilation et de l’hygrométrie.
Evaluer le bien-être animal
Afin d’évaluer le bien-être animal et une fois les éléments objectifs connus des observateurs, il faudra analyser le comportement des animaux dans l’élevage. Par exemple sur un élevage de vaches laitières en logettes individuelles le pourcentage de vaches debout très tôt le matin ne doit pas excéder 20%. Cet indicateur note le confort ou l’inconfort des logettes.
D’autres critères peuvent ainsi être observés :
- l’indice de motricité :
un animal qui se déplace le dos voussé, qui boite, ou refuse de se déplacer sont autant de signes de souffrance animale.
- les notes d’état corporel :
un animal en note d’état corporel insuffisante souligne un mauvais état de santé.
- les notes de propreté :
une note de propreté basse souligne une aire de couchage insuffisamment paillée.
Pour toutes informations complémentaires, ne pas hésiter à vous rapprocher des vétérinaires et de votre Direction Départementale de la Protection des Populations.
Intérêts pour l’éleveur :
L’éleveur doit être conscient de l’intérêt de favoriser un confort à ses animaux afin d’augmenter leur productivité. Par exemple des logements sombres et glissants seront des freins à l’expression correcte des signes de chaleurs en élevage bovin.
La santé des troupeaux peut être atteinte si les conditions d’hygiène ne sont pas suffisantes : mammites, panaris, troubles respiratoires.
Une alimentation adaptée limitera les troubles métaboliques, les diarrhées et les baisses de production.
Cas particulier du transport d’animaux vivants
D’après le règlement CE/N°1/2005 le transport doit se faire dans des conditions évitant toute blessure ou souffrance inutile. Il ne faudra donc pas transporter d’animaux en cas de blessure, faiblesse physiologique ou état pathologique sauf si l’animal est transporté vers un centre de soins (clinique vétérinaire par exemple). Si l’animal se blesse au cours du transport il devra, dès son arrivée à l’abattoir, être isolé et rapidement abattu ou euthanasié.
Certaines dérogations au transport d’animaux malades ou blessés ou malades existent. Dans le doute l’animal devra être vu par un vétérinaire, seul compétent à prendre la décision de l’éligibilité au transport.
Enfin si certaines conditions de confort, de densité et de sécurité ne sont pas respectées le transport des animaux vivants peut être suspendu (lors de canicule par exemple).
Réglementation et démarche qualité
Quel que soit l’élevage, la réglementation sur le bien-être animal s’applique. Cependant lors de démarche qualité particulière d’autres critères sont mis en avant. Par exemple le Label Rouge assure une meilleure qualité organoleptique et l’Agriculture Biologique des conditions d’élevage plus respectueuses du bien-être animal et un meilleur respect de l’environnement.
- A retenir !
- le bien-être animal doit être vu de manière objective (principe des 5 libertés, indicateurs de confort et d’inconfort)
- l’éleveur a un réel intérêt (économique, sociétal…) à assurer le bien-être de son troupeau
- le transport des animaux vivants est fortement réglementé
- la réglementation concernant le bien-être animal est différente en fonction des cahiers des charges des productions (Standard, Label rouge, Agriculture biologique).