Synchronisation des chaleurs : Pourquoi, comment ? Exemple chez la brebis

La gestion de la reproduction des troupeaux ovins, qu’ils soient destinés à produire du lait ou de la viande, est essentielle pour obtenir une bonne productivité. 

En plus des luttes naturelles, la synchronisation des chaleurs est un outil supplémentaire pour améliorer les résultats de l’exploitation.

Synchronisation des chaleurs : Pourquoi, comment ? Exemple chez la brebis

Cycle sexuel des brebis et saisonnalité de la reproduction

Cycle de la brebis

En saison sexuelle, les cycles sont réguliers et se manifestent tous les 17 jours environ (15 à 18). Ce cycle est contrôlé par trois catégories d’hormones : la LH et la FSH sécrétées par l’axe hypothalamo-hypophysaire (croissance et maturation des follicules ovariens), les oestrogènes libérés par l’ovaire (maturation des follicules et chaleurs) et la progestérone nécessaire au maintien de la gestation.

Après l’ovulation, le follicule se transforme en corps jaune. Il sécrète de la progestérone qui empêche alors toute nouvelle ovulation. 

Si la femelle est en gestation au bout des 14 jours de la phase lutéale, le corps jaune cyclique devient un corps jaune de gestation. 

Si la femelle n’est pas en gestation au bout de ces 14 jours, le corps jaune dégénère et il se produit une chute brutale de la concentration de progestérone dans le sang. Un nouveau cycle peut alors commencer.

Saisonnalité

Chez les ovins, l’activité sexuelle est périodique et ce de façon beaucoup plus marquée chez les femelles que chez les mâles. C’est le photopériodisme (alternance jour/nuit) qui est le principal facteur de variation.
L’activité sexuelle est maximale en jours décroissants, c’est à dire fin d’été et début d’automne. Mais les races sont plus ou moins sensibles à la durée de l’éclairement en fonction du bassin d’origine : plus il est proche de l’équateur (jour = nuit), moins la saison sexuelle est marquée.

Les méthodes de synchronisation des chaleurs : comment ça marche ?

Il s’agit en fait de créer un cycle artificiel proche du cycle naturel.

Les éponges

Ce sont des dispositifs intra-vaginaux en mousse imprégnée d’une hormone qu’on laisse en place 14 jours. 

La phase lutéale est simulée par l’éponge qui libère de la flugestone, progestagène qui joue le même rôle que la progestérone. Le retrait de l’éponge entraîne la chute de la concentration de flugestone de même que dans les conditions naturelles la lyse du corps jaune provoque la chute de la concentration de progestérone.

La PMSG

Il s’agit d’une gonadotropine qui stimule la croissance et la maturation des follicules ovariens durant les jours précédant des chaleurs et l’ovulation. Injectée lors du retrait de l’éponge vaginale, la PMSG provoque:

  • l’induction des chaleurs et de l’ovulation chez les femelles en repos sexuel (anoestrus), 
  • le démarrage d’une phase folliculaire, l’apparition des chaleurs et le déclenchement de l’ovulation chez les femelles cyclées (en activité sexuelle),
  • une augmentation de la prolificité en fonction du dosage choisi. 

Ce choix se fait en fonction de plusieurs critères : la race, la prolificité naturelle, la saison, le statut de la brebis (en lactation ou tarie), l’intervalle mise bas/pose des éponges, le but recherché, les résultats intérieurs de l’élevage.

Les luttes ou l’IA

Les saillies doivent avoir lieu 48 h et 60 h après l’injection de PMSG. Il est déconseillé de choisir une lutte libre sans surveillance : les béliers se fatiguent plus vite et les résultats de fertilité sont inférieurs de 10 à 15 % par rapport à une lutte contrôlée (on amène les brebis au bélier) ou une lutte par petit lot (5 à 6 femelles avec un bélier et retrait des brebis au fur et à mesure des sailles). 

L’insémination artificielle se fera environ 55 h après l’injection de PMSG. On peut ou non introduire les béliers par la suite. 

Intérêt de ces méthodes

Organisation du travail

Choix des périodes d’agnelages, sur un délai court (8 jours) pour une meilleure surveillance et une meilleure organisation des différentes tâches à réaliser sur l’exploitation ou des différents ateliers.

L’insémination artificielle

Pour bénéficier de l’amélioration génétique du troupeau (qualités maternelles, production laitière, prolificité...) et sortir des produits mieux conformés. 

La reproduction en contre-saison

Permet de s’affranchir en partie de la saisonnalité de l’activité sexuelle de certaines races et d’étaler la production d’agneaux sur une plus longue période. 

Les méthodes de synchronisation des chaleurs sont des outils qui doivent permettre d’améliorer la productivité numérique du troupeau sous réserve de bien préparer brebis et béliers et de bien respecter les protocoles ! ! !