- Par MSA
Une contention fixe adaptée pour plus d’efficacité
L’élevage exige des interventions fréquentes, à réaliser sans perdre de temps, et dans les meilleures conditions : déparasitage, parage des onglons, pesée, tri, écornage, insémination, diagnostic de gestation, césarienne, etc...
Pour faciliter et sécuriser les interventions sur bovins, il est recommandé aux éleveurs de s’équiper de matériels de contention adaptés :
- aux opérations à réaliser sur l’exploitation différentes selon que l’on élève des laitières des allaitantes, des taurillons,...
- aux gabarits et comportements spécifiques des animaux : veaux d’un mois, génisses de 2 ans, vaches laitières, taurillons, ...
- aux hommes qui les utilisent : éleveur lui-même, voisins, contrôleurs de pesée, transporteurs...
- et à la configuration des lieux
Ces matériels peuvent être constitués d’équipements de contention individuelle : barrière d’intervention, stalle d’insémination, porte de contention, couloir de contention équipé d’une porte de contention et d’une barre anti-recul, cage de contention pouvant également servir de cage de pesée.
Dans les élevages de taille importante et surtout dans les élevages allaitants, il est nécessaire de disposer d’installations de contention collective fixes, proches des bâtiments, ou mobiles, déplaçables au pré. Elles facilitent l’entrée, la contention et l’intervention sur plusieurs bovins et permettent de gagner beaucoup de temps, en particulier pour la capture des animaux.
Entre fixe ou mobile, le choix dépend du lieu de vie des animaux et des besoins de l’éleveur.
Quel est le schéma pour une installation réussie ?
La réalisation d’une installation présente un coût plus ou moins élevé selon la complexité du projet, mais une grande partie peut être construite par l’éleveur.
Si elle a été bien conçue, en prenant en compte le comportement bovin et la circulation des hommes, son efficacité finale lui attribue un retour sur investissement performant en terme d’amélioration du suivi sanitaire du troupeau et en terme de production.
Elle contribue surtout fortement à l’augmentation de la sécurité et à l’amélioration des conditions de travail.
Pour répondre aux besoins de l’éleveur, l’emplacement de l’installation et sa forme sont déterminants.
Toute installation de contention fixe doit nécessairement s’organiser autour du schéma de base suivant :
Autour de ce schéma de base sont susceptibles de venir s’ajouter différents équipements annexes, et en particulier :
Le parc d’attente fixe
La surface du parc :
- 1,50 m² par bovin adulte
- 2,50 m² pour une vache avec son veau
D’une manière générale, une forme allongée est mieux adaptée pour canaliser les animaux et éviter les mouvements tournants.
Ce n’est pas le cas si les opérations de tri sont réalisées dans le parc, la forme pouvant alors être ronde ou carrée.
On peut éventuellement installer des zones de protection derrière lesquelles l’éleveur peut intervenir à l’abri des coups.
Veiller à supprimer les angles où les animaux ont tendance à s’agglutiner.
Certains éleveurs ont acquis ou réalisé des installations rondes avec un dispositif de type «camembert » ou 1/2 corral.
Cette configuration occupe moins de place au sol et elle est adaptée au déplacement naturel des bovins.
Une barrière “poussante” avec un système anti-recul permet de rester à l’abri des coups et des retournements d’animaux, tout en obligeant à entrer dans le couloir.
La barrière d’accès au parc, large d’au moins 3,50 m, doit dans tous les cas être située en angle et s’ouvrir aussi bien vers l’extérieur que vers l’intérieur.
Pour éviter le porte à faux des barrières d’accès et faciliter leur ouverture et leur fermeture, il est conseillé d’installer un câble de suspension ou une roue.
Prévoir un dispositif de maintien de la porte en position ouverte (crochet, verrou...).
Le sol du parc
Le béton est déconseillé à l’intérieur des parcs, car il est glissant pour l’animal et pour l’homme.
Le sol doit être stabilisé, empierré et tassé, et suffisamment filtrant pour éviter la boue et préserver le confort de l’homme et de l’animal.
Lorsque le terrain est instable par temps humide ou dans le cas d’une utilisation intense, si vous souhaitez tout de même réaliser une dalle, elle doit être rendue non glissante, par de larges stries dans le béton.
Il faut des pentes de 2 à 3 % pour le nettoyage, ainsi qu’un caniveau pour la récupération des déjections, conformes aux prescriptions liées à la préservation de l’environnement.
Les parois du parc
Les parois pleines sont idéales, mais elles ne peuvent pas être réalisées sur tout le pourtour du parc, pour des raisons d’économie. Les poteaux sont espacés de 2,50 m au maximum, et scellés dans un béton grossier.
Certaines installations nécessitent le passage d’engins, il faut rendre l’accès possible, et pour cela il existe plusieurs manières d’éviter d’installer un poteau fixe : en assemblant deux arrières pivotantes ou en adoptant la solution du poteau amovible.
Aux abords du couloir, préférer les parois pleines et les barrières 5 lisses.
De plus, veiller à éliminer toutes les surfaces coupantes ou blessantes, les lisses découpées et positionnées à l’entrée du couloir deviennent de véritables emporte-pièces. Pour y remédier, on peut les couper à 45°, les ébarber soigneusement ou même souder un fer plat vertical sur l’ensemble des profils coupants.
Les câbles, perches ou croûtes de bois peuvent blesser les animaux : leur utilisation doit absolument être proscrite.
Les lisses de bois correctement traitées à cœur, (style poteaux téléphoniques), ou encore des tubes métalliques ou des glissières d’autoroute sont fixés sur les poteaux à l’intérieur du parc.
La hauteur des parois doit être de 1,80 m de hauteur pour tout type d’animaux (vaches laitières, vaches allaitantes, génisses, bovins à l’engraissement)
L’écartement entre les lisses doit être :
• soit de 30 cm,
• soit rigoureusement inférieur à 20 cm
Attention : s’il est compris entre 20 et 30 cm, la tête de l’animal peut rentrer mais ne pas ressortir !
L’animal risque d’être bloqué et de s’étrangler !
Les passages d’homme dans le parc
La largeur d’un passage d’homme est d’au moins 35 cm. A partir de 45 cm le passage est facilité pour l’éleveur, mais les veaux peuvent s’échapper.
La largeur optimale étant celle qui permet de passer avec un seau en bout de bras, l’option portillon d’1 m peut être retenue.
Le système d’ouverture-fermeture par loquet ou verrou doit être fiable et facilement manipulable.
Dans le parc, de part et d’autre, il faut au moins 2 passages d’hommes sur les côtés, placés en opposition. Ils assurent la sécurité en facilitant une fuite rapide et la circulation des intervenants pour traverser le parc.
Le couloir de contention fixe
C’est l’élément principal de l’installation de contention fixe.
Favoriser la contention collective
Le couloir de contention doit permettre d’effectuer en série et rapidement les interventions collectives sur le troupeau (vaccinations, déparasitages, prophylaxies, contrôles, marquages, etc.).Il permet de faire rentrer plusieurs animaux à la fois, ce qui les rassure.
Même si l’on cherche à installer une couverture plus facilement, il est souvent préférable de ne pas accoler l’installation contre un mur, afin de faciliter les aménagements ultérieurs et pour pouvoir travailler des 2 côtés du couloir. S’il est bien conçu, celui-ci peut également servir en contention individuelle, (insémination, parage en bout de couloir avec une cage adaptée, soins vétérinaires) et à l’embarquement.
S’il existe, le dispositif de réglage en largeur doit être simple et fiable. Pour que le dispositif de réglage en largeur soit pleinement efficace, les animaux doivent être passés dans le couloir en lots au gabarit homogène.
Assurer un « bon » remplissage pour une bonne immobilisation :
Eviter les couloirs trop longs. La bonne longueur est comprise entre 8 et 10 m pour contenir environ 6 ou 7 animaux (compter 1,50 m par adulte).
Ne pas descendre en dessous d’une longueur de 5 m (pour 3 bovins). Le couloir ne doit pas être orienté vers les zones d’ombre, susceptibles d’inquiéter les bovins.
La meilleure immobilisation des animaux est obtenue lorsque ceux-ci sont placés en épi, la tête contre la croupe de celui qui les précède et légèrement surélevée, ce qui la rend plus accessible pour l’opérateur. Dans cette position, les animaux sont en extension, ce qui diminue la force de leurs mouvements.
Un système anti-recul
En l’absence d’une cage de contention adaptée pour la contention individuelle, lorsqu’il n’y a qu’un seul bovin à contenir, il est indispensable d’installer une barre anti-recul pour la première bête, en tête de couloir.
Celle-ci peut être rabattable et “automatique” : l’avancement progressif est possible mais le recul est impossible grâce à une crémaillère qui sert de butée.
Il existe d’autres systèmes anti-recul installés dans des couloirs longs. Ils doivent pouvoir être réglables précisément et facilement pour ne pas stopper les animaux et leur laisser une bonne fluidité dans l’avancement, tout en les bloquant efficacement et sans danger s’ils veulent reculer.
Faciliter l’entrée des animaux dans le couloir
Lorsqu’un animal s’avance vers le couloir, il ne doit pas en voir le fond. Lorsqu’il est engagé, il ne doit pas pouvoir reculer. C’est pourquoi des couloirs courbes ou légèrement coudés sont préconisés. Mais la solution la plus simple et la plus efficace consiste à aménager une entrée latérale : un côté du parc formant un angle de 45° constitue un entonnoir qui permet de faire entrer plus facilement les animaux dans le couloir.
Cette configuration permet aux bovins de pouvoir entrer plus facilement : ils ne sont pas effrayés par l’effet « cul de sac ».
Si, après s’être engagé, le dernier animal tente de reculer, sa croupe vient buter sur le fond du couloir qui fait office d’anti-recul.
Attention : il est nécessaire de pouvoir ouvrir un portillon de fond de couloir vers l’arrière en cas de besoin, en particulier lorsqu’un animal précédant s’est couché dedans.
De plus, une butée latérale de 20 cm, ni plus ni moins (largeur d’un poteau rajouté par exemple) bloque la hanche du dernier animal et évite de le laisser ressortir par glissement sur le côté, si l’on tarde un peu pour fermer la porte latérale.
Un des côtés peut être réalisé avec des barrières ouvrantes qui permettront de dégager l’animal en cas d’urgence.
Garantir la sécurité des utilisateurs
Pour refermer le couloir, la porte se pousse latéralement sur le dernier animal. Elle peut être plus facilement manœuvrée avec moins de risque. Au contraire, une porte d’entrée arrière traditionnelle peut être violemment projetée contre l’opérateur sous la pression des animaux par réaction de crainte.
Un système de renvoi de commande (par câbles, longes ou tringles) peut faciliter la manipulation de cette porte à distance.
Couloir pour veaux
Pour les jeunes bovins, il est préférable d’aménager un couloir à veaux convenant mieux à leur petit gabarit, et sa présence est très conseillée en élevage allaitant.
Sa conception est identique à celle du couloir principal pour adultes hormis le marchepied devenu inutile, et ses dimensions sont plus restreintes.
L’accès des gros animaux à ce couloir est interdit par une barrière sélective réglable en hauteur, placée à l’entrée.
Seuls les couloirs en profil à bords droit, dits « en U », ont prouvé leur bonne efficacité et leur sécurité en cas de chute d’un animal.
La hauteur totale des parois est de 1,60 m. Elles doivent impérativement être pleines et lisses jusqu’à 1,20 m de hauteur (pour correspondre à la hauteur moyenne des yeux des bovins adultes).
En bas, un jour de 5 à 7 cm seulement permet de nettoyer le sol du couloir. Un jour plus important peut favoriser le port de la tête des animaux en position basse, à la recherche de la lumière, avec un risque qu’elle se bloque sous l’arrière train de l’animal précédent.
On peut installer des parois escamotables pour travailler au sol et éviter de construire un marchepied.
Le marchepied
En l’absence de parois rabattables, les interventions s’effectuent par le dessus des animaux, depuis un marchepied latéral (ou passerelle) antidérapant et autonettoyant, de type métal déployé. Il doit être suffisamment large, environ 80 cm, pour permettre le croisement éventuel de deux opérateurs.
Une lisse ou un tube rond, à hauteur de hanche, légèrement en débord de la paroi située vers le marchepied, donne un meilleur appui pour se pencher sur les animaux.
De l’autre côté du marchepied, un garde corps (rambarde avec lisse à 1,10 m de hauteur et sous lisse à mi-hauteur) peut éviter les chutes en arrière. Une plinthe de 15 cm est ajoutée pour éviter tout dérapage des intervenants ou la chute du matériel.
A chaque extrémité, les marches d’accès équipées de mains courantes (rambardes pour se tenir) sont utilisées fréquemment et doivent être faciles à monter et à descendre : 15 à 17 cm de hauteur avec une profondeur de 30 cm environ.
Une tablette rabattable pour écrire ou une boite à outils (pistolet drogueur, seringue, gants, etc...) qu’on accroche et qu’on peut déplacer le long du couloir, peuvent s’installer à moindre coût: ils évitent de la fatigue et facilitent le travail.
Le sol
Il est préférable de bétonner le sol du couloir de contention afin qu’il ne se creuse pas et pour pouvoir le nettoyer facilement. Une pente montante favorise le déplacement des animaux dans le couloir.
La couverture
Une installation couverte, à l’intérieur des bâtiments ou à l’extérieur, à l’abri des vents dominants donne un confort de travail, à l’abri du soleil et des intempéries. Elle préserve le matériel, en particulier les dispositifs de pesée.
Il est préférable de penser à sa réalisation, dès la conception du projet, même si elle est construite ultérieurement.
En sortie de couloir fixe
En bout de couloir, il est possible d’installer différents équipements, ceux-ci étant choisis en fonction des besoins de travail de l’éleveur et de tous ceux qui interviennent sur les bovins dans l’élevage.
La porte de tri
Une porte triangulaire est placée en extrémité du couloir de contention. Particulièrement solide, elle est formée par un cadre en tube garni, sur les 3 côtés, de contreplaqué ou de parois métalliques lisses.
Cette porte est manœuvrée de l’extérieur par l’opérateur qui peut ainsi séparer les bovins sans danger et les orienter vers un parc de tri, la cage de pesée ou le quai de chargement par exemple.
Le tri peut aussi être fait à l’aide d’une ou deux barrières pivotantes, en sortie de couloir ou de cage
La porte cornadis
Ce type de porte métallique permet l’immobilisation de l’animal à l’encolure et doit assurer un dégagement instantané de l’animal par simple ouverture.
Elle ne doit pas présenter un risque de coincement de l’animal pendant une manipulation.
Les portes à blocage central de la tête offrent plus garanties à cet égard, et sont plus confortables pour l’animal.
En tout état de cause, il est indispensable de maintenir autour de la porte cornadis un dégagement suffisant pour assurer la sécurité de l’opérateur et sa liberté de mouvement.
S’il y a un panier, il doit être totalement ouvert et fixé avant toute intervention.
Comme tout matériel de contention, les portes cornadis ne doivent pas être bruyantes pour éviter le stress de l’animal, surtout s’il n’est pas habitué à être pris ainsi.
En fonction des régions et des caractéristiques d’élevage (animaux à cornes ou sans corne, laitiers ou allaitants), il existe différents types de portes cornadis. Pour choisir la plus adaptée aux interventions à réaliser sur les animaux, au gabarit des animaux, et aux caractéristiques physiques de ceux qui vont la manipuler, il convient de demander conseil aux spécialistes présents dans son département.
La cage de contention et / ou de pesée
Elle n’est pas la “cabine de sécurité de l’éleveur” et présente même de réels dangers si elle n’est pas associée à un parc ou à un couloir de contention !
Néanmoins, utilisée en complément du couloir et de manière non systématique, elle peut, si elle est bien conçue, faciliter certaines interventions, notamment au niveau des flancs, des pattes et de la tête de l’animal (parage, écornage, pesée).
Pour un travail en sécurité, préférer :
- Les modèles à parois pleines pour éviter les risques de coincement et de fractures des membres, tant pour l’animal que pour l’intervenant.
- Un blocage dans une position naturelle permettant de relever les membres postérieurs et de conserver l’aplomb de l’animal.
- Une porte cornadis à blocage central qui maintient l’équilibre et qui peut être réglée pour faciliter le dégagement rapide.
- Des verrouillages simples, des commandes directes et précises, une limitation maximale des pièces en mouvement (poulies, engrenages, manivelles, etc..) ; tous ces mécanismes doivent être entretenus et graissés régulièrement.
Eviter de choisir une cage équipée de sophistications inutiles. Elle doit avant tout être robuste, simple dans son fonctionnement, silencieuse pour ne pas effrayer l’animal, et utilisable pour différents gabarits d’animaux.
Si possible, elle doit être installée avec un angle de 45 ° par rapport à l’axe du couloir ou même à la perpendiculaire et permettre un accès des 2 côtés de la cage.
Certains éleveurs utilisent une cage à plusieurs : déplaçable, ils la positionnent soit à l’intérieur d’installations fixes, soit au pré, soit vers les bâtiments.
Penser à laisser ou à installer des passages d’homme pour pouvoir intervenir facilement et sans déplacement inutile.
L’installation d’embarquement
L’embarquement peut se faire directement et simplement à partir du couloir de contention.
Autres équipements
La cage à écorner les veaux
Utilisée pour l’écornage et l’identification (bouclage) des veaux.
La barrière d’intervention
Utilisée pour inséminer, fouiller, pratiquer une césarienne, et faire accepter un veau.
Elle peut-être complétée avec la tablette de soin.
D’après le guide MSA “Gagner en efficacité et en sécurité avec une contention adaptée”