- Par AP
Élevage de porcs Des clôtures pour répondre aux mesures de biosécurité
En application de l’Arrêté ministériel du 16/10/2018 sur les mesures de biosécurité en élevage, l’Instruction Technique “clôtures” (DGAL/SDSPA/2019-389) décrit les dispositifs à mettre en œuvre pour empêcher l’intrusion de suidés sauvages (sangliers) dans les exploitations et les contacts directs entre sangliers et porcs détenus.
L’arrêté du 16 octobre 2018 prévoit à l’article 4 point IV que : « Toute exploitation doit disposer d’un système de protection permettant d’éviter tout contact direct entre les suidés domestiques détenus dans l’exploitation – quel que soit leur âge et leur sexe - et les suidés sauvages, tel que défini par instruction du ministre chargé de l’agriculture ou par les guides de bonnes pratiques d’hygiène mentionnés au I. de l’article 3 du présent arrêté ».
Afin d’éviter tout contact direct entre les suidés d’élevage et des suidés sauvages, les systèmes de protection doivent être conçus et implantés pour permettre l’absence, à la fois d’intrusion d’un suidé sauvage et la possibilité de contact “groin à groin” entre un suidé sauvage et le ou les suidés détenus.
Les spécificités des systèmes de protection doivent être proportionnées à l’analyse de risque de chaque exploitation. Les suidés pubères représentent une source d’attrait pour les suidés sauvages notamment lors des chaleurs des femelles. Les risques de fréquentation par des suidés sauvages des abords d’un élevage de suidés reproducteurs et futurs reproducteurs sont en conséquence plus importants par rapport à un élevage détenant des porcs d’engraissement sans femelle pubère.
Ces préconisations prennent en compte le mode d’élevage et les installations où sont détenus les suidés.
Élevages en plein-air
Pour les élevages en plein air, l’instruction définit les différents types de clôtures à installer selon le type d’animaux présents : porcs reproducteurs ou pubères et porcs non pubères.
Les porcs élevés en plein-air doivent être détenus au sein de parcours, d’enclos ou de parcs dont le pourtour est protégé :
- Soit par un système de protection comportant 2 clôtures :
• une première clôture extérieure ayant des caractéristiques techniques permettant d’éviter toute intrusion de sangliers.
• une deuxième clôture intérieure posée à une distance d’au moins 25 cm de la première, ayant des caractéristiques techniques permettant d’éviter tout contact entre les porcs détenus et la première clôture
- Soit par un système de protection constitué par un mur plein d’une hauteur d’au moins 1m30.
Dans le cas de porcs reproducteurs ou pubères, les exigences sur la clôture extérieure sont plus drastiques (forcément un grillage, pas de clôture électrique).
Dans tous types d’élevages de porcs plein-air, les clôtures extérieures répondant aux spécifications techniques suivantes sont acceptées :
- De type grillagé ;
- Posées sur poteaux fixes ;
- De hauteur minimale de 1,3 m pour éviter un chevauchement par un suidé sauvage ;
- De résistance suffisante pour éviter une rupture de la clôture par enfoncement par un suidé sauvage. Le grillage est posé et entretenu pour être en tension permanente ;
- Équipées d’un dispositif permettant d’éviter le passage d’un suidé sauvage sous la clôture, par exemple un rabat grillagé enterré sur l’extérieur ou grillage enterré ; Dans le cas où l’enfouissement d’un grillage (vertical ou rabattu) s’avère difficile, cette clôture peut être doublée sur l’extérieur d’un système d’au minimum 2 fils électriques alimentés en permanence par une électrification d’une tension suffisante (tension minimale sous charge de 500 ohms de 5000 volts) et d’une énergie d’impulsion supérieure à 5 joules pour repousser des suidés sauvages.
Porcs en engraissement destinés à l’abattage, non pubères ou ovariectomisées
En plus des dispositifs de clôture présentés précédemment, dans le cas où les porcs élevés ne sont pas pubères ou ovariectomisées, sont également autorisés :
– Clôtures constituées de plusieurs fils électriques, superposés ou décalés, ou de filets électrifiés posés sur poteaux fixes ou piquets déplaçables ;
– Fils ou filets alimentés en permanence selon les caractéristiques de la clôture et sur l’ensemble du pourtour par un électrificateur d’une tension suffisante (tension minimale
sous charge de 500 ohms de 5000 volts) et d’une énergie d’impulsion supérieure à 5 joules permettant de repousser des suidés sauvages ;
– Fils ou filets d’une qualité permettant une conductivité optimale sur l’ensemble de la clôture.
Pour les élevages d’engraissement de porcs de races locales ou de longue durée, le détenteur doit consigner dans le registre d’élevage prévu par l’arrêté du 5 juin 2000, les
informations relatives à chaque lot des porcs détenus (date de naissance, âge théorique de puberté et date d’abattage) en s’appuyant sur le cahier des charges de la race concernée ou sur sa durée prévue d’engraissement. Lorsque des femelles en engraissement subissent une ovariectomie pour poursuivre l’engraissement au-delà de la puberté, les certificats attestant de la réalisation de cette intervention, établis par un vétérinaire seront conservés dans le dit registre d’élevage.
Élevage en bâtiment
Pour les élevages en bâtiments avec courette ou dans un hangar, il faut soit des barrières pleines soit des murets de 1,3 m minimum. Si les barrières sont ajourées, le contact groin à groin doit être empêché par une deuxième barrière ou une clôture électrique. Les dispositions à prendre pour les passages extérieurs d’animaux entre bâtiments et pour clôturer la zone professionnelle en zone réglementée sont également précisées.
Face au risque de fièvre porcine africaine, l’IFIP propose des fiches et documents sur les mesures de biosécurité à appliquer en élevage et pour le transport des porcs : http://biosecurite.ifip.asso.fr/