- Par AP
Brucellose et abattage des bouquetins - Des solutions alternative pour protéger les animaux
Brucellose et abattage des bouquetins
En matière de lutte contre la brucellose, le dossier de la population des bouquetins du massif du Bargy, en Haute-Savoie, continue d’alimenter l’actualité.
Pour rappel, l’objectif depuis de nombreux mois est d’éviter la dispersion de la brucellose à partir de cette population de bouquetins fortement séropositive, et d’éviter ainsi la contamination des populations sauvages des massifs voisins et des cheptels domestiques.
Voilà maintenant un an, un arrêté préfectoral avait autorisé l’abattage de plus de 250 bouquetins et avait ainsi permis de faire baisser la prévalence des animaux séropositifs. Depuis, cette prévalence a de nouveau augmenté, et il est question désormais d’abattre la totalité de la population de ce massif (300 à 350 animaux environ), puis après un vide sanitaire dont la durée reste à déterminer, de réintroduire des bouquetins provenant d’autres massifs alpins et séronégatifs vis-à-vis de la brucellose. Pour ce faire, un dossier de demande d’abattage total a été transmis par les autorités au Conseil national de la protection de la nature, qui doit rendre son avis dans les prochains jours.
De leur côté, les associations de protection animale souhaiteraient que soit privilégié le testage sérologique des bouquetins vis-à-vis de la brucellose, suivi d’un abattage des animaux séropositifs et la vaccination des séronégatifs. Solution jugée difficilement réalisable par les autorités sanitaires, tant sur le plan pratique que scientifique.
Affaire à suivre...
Des solutions alternatives pour protéger les animaux
La loi dite «d’avenir agricole» est parue au Journal Officiel le 14 octobre dernier. Parmi les différentes mesures qu’elle renferme, certaines ouvrent la voie à une utilisation pour le moins plus encadrée des antibiotiques en médecine vétérinaire et particulièrement en élevage. L’objectif officiellement affiché est de limiter le développement des résistances aux antibiotiques, en thérapeutique humaine.
L’antibiothérapie est l’une des grandes composantes de ce qu’on appelle l’allopathie. Les antibiotiques sont des médicaments dits conventionnels, au même titre que les anti-inflammatoires, les antiparasitaires ou les vaccins. Mais il existe d’autres substances moins conventionnelles, dites souvent alternatives, qui permettent d’agir soit en traitement soit en maîtrise des facteurs de risques sur les maladies animales.
Petit tour d’horizon...
L’homéopathie
Son principe est d’utiliser des substances qui, une fois sélectionnées, déconcentrées (= diluées) et dynamisées, vont permettre de combattre les symptômes qu’elles génèrent lorsqu’elles sont administrées pures. Si les explications scientifiques de l’efficacité de l’homéopathie restent aujourd’hui du domaine de la recherche (liaisons hydrogène créées lors de la dynamisation, action des dilutions infinitésimales sur des récepteurs spécifiques des cellules de l’organisme en dilution...), son intérêt en médecine vétérinaire n’est elle plus à prouver pour ceux qui l’utilise régulièrement. L’homéopathie présente également l’avantage de ne présenter ni effet secondaire, ni risque toxique, ni résidu dans les denrées animales destinées à la consommation humaine. Bien utilisée, elle présente donc une bonne sécurité d’emploi, sans nécessité de
temps d’attente.
La phytothérapie et l’aromathérapie
La phytothérapie consiste en l’utilisation de tout ou partie des plantes ou de leurs extraits, obtenus par des techniques d’infusion, de décoction ou de macération alcoolique. L’aromathérapie utilise, elle, les propriétés des huiles essentielles, extraits végétaux particuliers obtenus après distillation à froid ou à chaud de plantes fraîches. Dans les deux cas, les mélanges réalisés de matières actives, leurs concentrations, les dosages utilisés et le mode d’administration jouent un grand rôle dans l’efficacité obtenue et l’absence de toxicité.
Les minéraux et vitamines
Indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, leur administration permet de limiter les carences induites par les hauts niveaux de production des animaux et les carences de la plupart des rations de base distribuées en élevage. Ainsi, ils renforcent les résistances organiques, immunitaires et certains d’entre eux, comme le sélénium ou les vitamines E et C jouent également un rôle d’anti-oxydant face aux radicaux libres naturellement produits par l’organisme. Cet effet anti-oxydant se retrouve d’ailleurs également chez certains extraits végétaux comme les polyphénols issus par exemple du raisin, des agrumes, des oignons, ou du romarin.
L’argile
Ces propriétés adsorbantes (vis-à vis des toxines, agents microbiens, toxiques) et absorbantes (vis-à-vis des liquides) sont dues à l’espace interfoliaire (espace entre les structures en feuillets de l’argile) plus ou moins important selon les types d’argile et aux liaisons ioniques réalisables entre ces feuillets. L’argile agit donc comme un piège en captant l’eau (cas de diarrhée ou d’oedème) et les toxiques de l’organisme.
Toutes les argiles ne se valent pas, la reine restant la montmorillonite !!
Les pré et les probiotiques
Qu’ils soient éléments nutritifs stimulants la flore digestive des animaux adultes (= prébiotiques) ou micro-organismes eux-mêmes se multipliant dans le contenu digestif pour y agir comme premier occupant chez les nouveau-nés (= probiotiques), ces substances naturelles sont indispensables en élevage de ruminants pour réguler et améliorer le fonctionnement de la flore digestive si importante chez ces animaux.
Ne dit-on pas avec raison que nourrir un ruminant, c’est avant tout nourrir sa flore digestive ?
L’apithérapie, la larvothérapie...
Les vertus antibactériennes et de détersion du miel ou des larves d’insectes (dont Lucilia sericata, dont les éleveurs d’ovins connaissent bien l’efficacité de dévoreur de chair sur les moutons atteints de myiases) sont connues depuis de nombreuses années et sont utilisées dans le traitement des plaies.
Température rectale : ayez le bon réflexe
La prise de la température rectale chez un animal qui semble malade est le premier réflexe à avoir. Acte simple, il renseigne (ou permet de renseigner le vétérinaire) sur les origines éventuelles du mal en orientant vers une pathologie infectieuse ou toxinique en cas d’hyperthermie (température rectale > 39°C chez le ruminant adulte ou > 39,5 °C chez le jeune).
Au contraire, en cas d’hypothermie (température rectale < 37°C), il permet d’alerter sur la nécessité de réchauffer l’animal par des moyens externes (lampe chauffante, réveil agneau...) et l’administration par injection de médicaments stimulants du métabolisme.