Diarrhée néonatale de l’agneau

Le taux de mortalité des agneaux avant sevrage est en moyenne de 15 à 20 %. 

La diarrhée néonatale de l’agneau est l’une des causes principales ayant un impact important sur la productivité.

Diarrhée néonatale de l’agneau

Les facteurs de risques sont multiples et sont liés soit à :

  • la mère (comportement maternel, nutrition et état sanitaire des brebis gestantes, transfert de l’immunité passive) ;
  • l’agneau (poids et température à la naissance, consommation de colostrum) ;
  • l’environnement (conditions climatiques ou d’ambiance, hygiène du lieu d’agnelage, état sanitaire du troupeau).

La diarrhée néonatale de l’agneau peut avoir plusieurs origines, elle peut être bactérienne, parasitaire, virale ou alimentaire. Les maladies les plus fréquentes sont la colibacillose, l’entérotoxémie, la coccidiose et la cryptosporidiose.

Diarrhées d’origine virale

Les rotavirus

Les rotavirus affectent l’agneau à la première semaine de sa vie, avec une évolution souvent favorable sans traitement. Des complications peuvent parfois survenir pouvant être mortelles si elles sont associées à une surinfection bactérienne ou parasitaire. Les adenovirus ou reovirus Ils sont rarement mis en évidence, ils peuvent s’accompagner de symptômes respiratoires.

Diarrhées d’origine bactérienne

La collibacillose

Souvent rencontrée pendant les trois premiers jours après la naissance, elle est provoquée par des bactéries Escherichia Coli présentes dans le tractus digestif. On dénombre trois types de maladie :

1- diarrhée collibacilaire : les symptômes les plus importants sont : l’apathie, les douleurs abdominales avec déshydratation. La diarrhée est de couleur jaune, signe détecteur chez l’éleveur. La maladie, sans traitement, évolue vers la mort en 24 à 36 heures. 

2 - syndrome de bouche baveuse : l’agneau devient mou, arrête de téter avec des larmoiements et une hypersalivation. L’animal présente des difficultés respiratoires et une distension abdominale.

La maladie évolue vers la mort en 12 à 24 heures. 

3 - septicémie collibacilaire : se traduit cliniquement par une hyperthermie (41-42°C) et une atteinte du système nerveux central qui se traduit par des troubles locomoteurs, cécité et troubles respiratoires.

Entérotoxémie

C’est l’une des causes à ne pas négliger et due à la bactérie Clostridium perfringens type B, C ou D.

  • Clostridium Perfringens de type B, entraîne une diarrhée jaunâtre voire parfois teintée de sang,
  • Clostridium perfringens de type C provoque une entérite hémorragique, 
  • Clostridium perfringens de type D qui, souvent, se termine par une mort subite et rapide.

Salmonellose

La salmonellose est due aux salmonelles typhimurium ou dublin. Elle est moins fréquente chez l’agneau. La salmonellose peut affecter l’animal à tout âge. Le symptôme le plus observé est une diarrhée profuse parfois hémorragique.

Campylobactériose

Le campylobacter est rarement isolé, il peut être la cause d’une diarrhée associée à un amaigrissement.

Diarrhées d’origine parasitaire

La Coccidiose

Très fréquente en élevage ovin. La coccidiose est due au développement dans l’intestin de plusieurs espèces de coccidies (Eimeria ovinoïdalis, E. crandalis, E. ovis étant les plus pathogènes). La contamination se fait dans les premières heures de la vie. Elle peut se manifester par une diarrhée sanguinolente, un retard de croissance et des poils piqués. Elle ne peut survenir avant l’âge de 3 semaines. 

C’est une maladie dont la gravité est liée aux conditions de milieu. Le stress peut être un facteur déclenchant (sevrage, vaccination, transport, changement de régime alimentaire... etc). La chaleur, l’humidité et une forte densité animale, sont des facteurs aggravants.

La Cryptosporidiose

Elle touche les agneaux âgés de 4 à 15 jours. Elle se manifeste par une diarrhée de couleur jaune et une consistance mayonnaise. Elle est très contagieuse. L’évolution se fait sur une dizaine de jours avec amaigrissement et relativement peu de mortalité s’il n’y a pas de complication infectieuse. Il n’existe pas de traitements spécifiques mais juste des traitements symptomatiques.

La strongylose de bergerie

La strongylose de bergerie est transmise par ingestion de larves de strongle par l’agneau, ou par voie cutanée à travers la peau. Elle provoque des démangeaisons, l’agneau se lèche la peau et entraîne des ronds blancs (agneaux léopards). La maladie est souvent associée à la coccidiose.

Diagnostic

L’âge de l’animal ou l’aspect et couleur de la diarrhée sont insuffisants pour établir un diagnostic clinique d’où le recours à d’autres méthodes de diagnostic. 

L’autopsie d’un animal permet de faire un diagnostic différentiel entre la septicémie et l’entérotoxémie, le recours au diagnostic bactériologique ou virologique se fait en cas de résultats insuffisants. 

La coproscopie permet de mettre en évidence des ookystes de coccidies et de cryptosporidies ou d’oeufs de strongles de bergeries.

Traitement

  • Réchauffer l’agneau malade avec une surveillance de sa température ;
  • réhydrater l’agneau par voie orale à l’aide d’une sonde ou par voie sous cutanée ou intra veineuse en cas de complications ;
  • administrer un pansement gastrique (exemple l’argile) et des ferments pour un réensemencement de la flore intestinale.
  • entreprendre un traitement antibiotique ou antiparasitaire en fonction des résultats d’analyse du laboratoire.