- Par Saïd Tahenni
Elle affecte les moutons, mais qu’est-ce que VISNA MAEDI ?
Visna maedi est une maladie contagieuse qui touche essentiellement les ovins ; aussi appelée en France brebis souffleuse.
Elle est causée par un virus du genre Oncornavirus, sous famille des lentivirus. Elle a été diagnostiquée en Islande avant 1950.
Maëdi correspond à une forme de pneumonie progressive, tandis que la Visna c’est la forme nerveuse.
La maladie peut avoir deux autres formes dites mammaire et articulaire.
Elle est chronique et n’est perceptible que chez les individus âgés de plus de deux ans.
Les ovins infectés présentent un amaigrissement qui évolue progressivement vers la mort en quelques mois.
Des difficultés respiratoires, des mammites chroniques, des arthrites et des atteintes nerveuses peuvent êtres diagnostiquées chez l’animal. L’atteinte articulaire chez l’ovin ressemble à la maladie dite CAEV chez le caprin ou arthrite encéphalite virale caprine.
Visna maëdi est répandue dans le monde à l’exception de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Comment se transmet la maladie ?
- Le plus souvent, le cheptel indemne peut être infecté par le virus par l’introduction d’un animal malade.
- L’agneau est infecté soit in utéro, ce qu’on appelle la transmission verticale, soit à la tétée par le colostrum et lait.
- Le virus peut se transmettre par voie sanguine à l’occasion de la prophylaxie collective sans changement d’aiguilles ; ou par les plaies sanglantes sur les trayons lors des traites mécaniques.
- Il existe une voie de contamination aérienne qui explique la prédominance de la forme respiratoire dans certaines bergeries.
- Par ailleurs, la transmission par le biais du sperme n’est pas exclue.
Comment se manifeste la maladie?
Les signes cliniques se manifestent après une incubation de 2 à 3 ans, par un amaigrissement progressif malgré l’appétit conservé quelle que soit la forme clinique rencontrée.
La forme respiratoire
C’est la plus dominante. Elle s’exprime par des difficultés respiratoires à l’effort. L’animal présente parfois une toux sèche sans jetage et une pneumonie interstitielle qui évolue généralement après quelques jours en dyspnée. La mort survient après une surinfection bactérienne.
La forme mammaire
Cette forme est difficile à détecter. Elle est caractérisée par une induration (durcissement) de la mamelle avec une baisse de production. Le lait garde toutefois son aspect normal.
La forme articulaire
Cette forme ressemble au CAEV des caprins, avec des arthrites principalement au niveau des tarses (gros genoux) et carpes provoquant des boiteries.
La forme nerveuse
La forme nerveuse est difficile à diagnostiquer cliniquement car elle ressemble à plusieurs maladies avec des symptômes nerveux comme :
- la tremblante,
- un traumatisme cervical de la colonne vertébrale,
- des abcès au niveau des vertèbres, ...etc
L’animal présente une démarche chancelante, un port de tête anormal, des paralysies, des spasmes et tremblements musculaires et une incoordination des mouvements.
Comment diagnostiquer la maladie ?
Les signes cliniques et épidémiologiques peuvent nous orienter vers une suspicion de Visna maedi.
Le diagnostic lésionnel associé à une analyse histopathologique permettent la confirmation de la maladie.
A l’autopsie, on voit :
- une destruction de la substance blanche au niveau du cervelet, l’encéphale et la moelle épinière pour la forme nerveuse,
- une hypertrophie des poumons avec un aspect de caoutchouc à la coupe en ce qui concerne la forme pulmonaire,
- une induration des mamelles et une arthrite non productrice de pus sont visibles pour les formes mammaire et articulaire.
Il existe d’autres examens complémentaires qui permettent la confirmation du Visna maëdi comme par exemple le test sérologique, le test western blot, l’immuno-précipitation ou d’autre...
Comment éviter la maladie?
Il n’y a ni traitement ni vaccin contre la visna maëdi. Une fois les signes cliniques apparus, la mortalité est de 100%.
Sur un cheptel reconnu infecté suite au dépistage, l’éleveur doit éliminer les animaux identifiés malades ainsi que leur descendance pour arriver à un cheptel indemne.
Dans un troupeau indemne, il est important de ne pas introduire des reproducteurs atteints de la maladie. A l’achat, un certificat «ACERSA» doit justifier de l’état sanitaire de l’animal.
Seule la prophylaxie sanitaire peut être envisageable pour éviter la maladie.