Les mycotoxines en élevage

Les mycotoxines sont des substances toxiques produites par des champignons microscopiques. Elles sont générées par le métabolisme secondaire de moisissures et sont très résistantes à la chaleur.


Les mycotoxines  en élevage

Plus de 350 types de mycotoxines ont été identifiés, mais seule une trentaine d’entre elles présente des propriétés toxiques préoccupantes selon l’AFSSA. Elles sont un problème majeur en élevage, car elles peuvent entraîner des pertes économiques importantes. Les mycotoxines sont difficiles à détecter, ce qui rend leur prévention et leur gestion encore plus importantes. 


Les mycotoxines peuvent se développer au champ ou pendant le stockage des aliments. 


Mycotoxines de champ : 

elles se développent sur les cultures, notamment dans des conditions humides et chaudes. Les céréales, les fourrages et les fruits sont particulièrement sensibles à la contamination par ces mycotoxines. 

Mycotoxines de stockage

elles se développent pendant le stockage des aliments, notamment lorsque les conditions de stockage sont inadéquates. Les aliments stockés dans des silos, des bâtiments ou des hangars sont particulièrement sensibles à cette contamination.


On distingue cinq grandes familles de mycotoxines posant des problèmes sanitaires en élevage : 

Aflatoxines : ce sont les mycotoxines les plus toxiques. Elles sont produites par des champignons du genre Aspergillus, notamment Aspergillus flavus et Aspergillus parasiticus. Les aflatoxines sont présentes dans les céréales, les fruits à coque et les produits dérivés du lait. 

Trichothécènes : elles sont produites par des champignons du genre Fusarium, notamment Fusarium graminearum. Les trichothécènes sont présentes dans les céréales, les fourrages et les produits carnés. 

Zéaralénones : celles-ci sont produites par des champignons du genre Fusarium, notamment Fusarium graminearum. Les zéaralénones sont présentes dans les céréales, les fourrages et les produits laitiers. 

Fumonisines : elles sont produites par des champignons du genre Fusarium, notamment Fusarium verticillioides et Fusarium moniliforme. Les fumonisines sont présentes dans les céréales et les fourrages.

 Ochratoxines : elles sont produites par des champignons du genre Aspergillus, notamment Aspergillus ochraceus. Les ochratoxines sont présentes dans les céréales, les fruits à coque et les produits dérivés du lait. 

Les mycotoxines agissent sur quatre mécanismes primaires de la physiologie des animaux, notamment la baisse de l’ingestion, l’altération du métabolisme, une diminution de l’immunité et la perturbation des équilibres hormonaux. Elles peuvent entraîner de graves conséquences sur les performances de l’élevage, en occasionnant notamment des troubles chroniques, principalement :  

- l’aggravation des maladies présentent dans l’élevage,

- la baisse de la productivité des animaux (baisse de la production de lait, de viande ou d’œufs, etc…)  

- des troubles de la reproduction : pertes embryonnaires, avortements, baisse de la fertilité.


Les éleveurs doivent donc être vigilants et prendre des mesures pour réduire le risque de contamination par les mycotoxines. Ces mesures comprennent tout d’abord les bonnes pratiques culturales et de stockage, mais également la recherche des mycotoxines par analyse des aliments à risques. En cas de résultats positifs de ces analyses, ou lorsque la suspicion de contamination d’un aliment est importante, il est possible d’agir en complémentation de la ration pour faire diminuer le risque de survenue des symptômes. 


Plusieurs solutions peuvent être ainsi utilisées, seules ou en association :

Argiles : les argiles ont une capacité d’adsorption des mycotoxines liée à leur structure élémentaire en feuillets et aux liaisons ioniques et électroniques qu’ils renferment. Selon la famille d’argile utilisée, plus l’espace interfoliaire sera important et plus la capacité d’adsorption sera grande et l’efficacité importante, à ce titre la Montmorillonite est l’une des plus efficace.

Charbon : le principe d’action est voisin de celui des argiles ; attention, selon qu’il est inactif ou actif (c’est-à-dire pour ce dernier obtenu en chauffant fort et vite le bois, afin de créer des microporosités), on pourra l’utiliser plus ou moins longtemps sous peine à moyen terme de piéger également les vitamines et les oligo-éléments.

Levures et extraits de levures qui agissent directement sur les mycotoxines par action directe de captation et indirecte de stimulation du système immunitaire digestif.

 

Sources :  DIFAGRI, AFSSA, ACTIFEED