Les Zoonoses : danger pour l’homme

Les zoonoses sont des maladies dont les agents se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme, et vice-versa. Etymologiquement, en grec, zôon signifie «animal» et nosos «maladie». On parle le plus fréquemment de zoonose quand l’animal joue un rôle dans la transmission de l’agent pathogène d’une maladie affectant la santé humaine. Les maladies non infectieuses causées par des animaux (envenimations, allergies) sont exclues du champ des zoonoses.

Les Zoonoses :  danger  pour l’homme

Quelles modalités de contamination ?

L’homme peut être contaminé au cours de l’exercice d’une profession le mettant au contact des animaux vivants, de leurs cadavres ou de leurs sous-produits (cuirs, peaux, laine, os, corne...).

La contamination peut également être accidentelle (suite à une morsure, par exemple), intervenir lors d’une pratique de loisir (baignade, partie de chasse) ou dans le cadre familial (animaux de compagnie).

La contamination peut se faire par contact, par inoculation, par voie aérienne, par voie digestive...

Contamination

  • Par contact cutané direct, avec un animal infecté même sans lésion (vivant ou mort ou de ses sous-produits).
  • Par contact cutané indirect, avec des produits souillés (produits d’avortement et de mise-bas, litière, fumier...).
  • Par contact d’une blessure ou lésion cutanée même minime avec un animal infecté, du matériel ou de l’eau contaminée. 
  • Par contact des muqueuses avec des matières  infectées.
  • Par contact accidentel avec une souche vaccinale lors de la vaccination.
  • morsure, griffure, piqûre avec du matériel souillé, piqûre par un vecteur (moustique, tiques)...

Par voie oculaire 

  • main contaminée portée aux yeux - projections dans les yeux

Par ingestion (voie digestive)

  • En portant à la bouche un objet souillé (cigarette...).
  • En portant à la bouche des mains souillées (contact préalable avec les végétaux, le sol, le pelage des animaux ou matières diverses contaminées).
  • Par absorption de lait cru ou de produits à base de lait cru, contaminés.
  • Par ingestion d’aliments contaminés insuffisamment cuits (viande, végétaux...).
  • Par consommation d’eau contaminée.
  • Par consommation d’aliments contaminés par des déjections de rongeurs
  • Par ingestion d’un aliment contenant un agent non conventionnel (prion)

Par inhalation (voie aérienne)

  • Par inhalation d’un aérosol de poussières contaminées
  • Lors de la manipulation de compost, de foin, de grains, de laine...

Quelles espèces animales ?

Toutes les espèces animales sont susceptibles de transmettre un agent pathogène à l’homme. Animaux domestiques ou sauvages, ruminants et carnivores, rongeurs et lagomorphes (lapins), suidés (porc...) et équidés, oiseaux et gibiers, singes....

Quelles maladies ?

La gravité médicale des zoonoses est extrêmement variable. Les plus fréquentes ou les plus graves sont qualifiées de zoonoses majeures, celles qui sont à la fois rares et bénignes, de zoonoses mineures.

Toutes les catégories d’agents pathogènes sont représentées : virus, bactérie, parasite, agent non conventionnel(prion)....

Cf tableau : «Liste non exhaustive de quelques zoonoses rencontrées en France»


Quel statut ? 

Santé animale : 

certaines maladies animales, de part le danger sanitaire qu’elles peuvent représenter (maladie contagieuse), font l’objet d’une législation spécifique, et sont soumises à certaines obligations telles que par exemple leur déclaration obligatoire. 

Santé publique : 

de même pour certaines maladies humaines qui peuvent également être soumises à déclaration obligatoire selon leur statut réglementaire.

Maladie professionnelle : 

Certaines de ces zoonoses sont des maladies professionnelles, qui touchent par exemple, agriculteurs, éleveurs, vétérinaires, forestiers, éboueurs, taxidermistes... et peuvent faire l’objet à ce titre d’indemnisations éventuelles.


Quelles préventions ? 

POUR LE PROFESSIONNEL

Formation et informations des salariés

  • Informations concernant les maladies animales
  • Formation sur les règles d’hygiène
  • Formation sur la manipulation-contention des animaux
  • Informations et formations spécifiques à chaque profession

En cas d’immunodépression

  • Suivre l’avis du médecin traitant sur la poursuite de l’activité professionnelle.
  • Mesures de protection accrues

Mise en place de moyens appropriés, notamment :

  • Eau potable, savon, moyens d’essuyage à usage unique (essuie-tout en papier...) et trousse de première urgence (contenu défini avec le médecin du travail).
  • Armoires-vestiaires distinctes (vêtements de ville/vêtements de travail), pour éviter la contamination des effets personnels.
  • Vêtements de travail et équipements de protection individuelle : appropriés, en bon état, propres et bien entretenus.

Respecter les règles d’hygiène 

  • Se laver les mains (eau potable et savon) systématiquement :

- Après contact avec les animaux et  leurs matières.

- Avant les repas, les pauses, en fin de journée de travail.

  • Ne pas boire, manger et fumer sur les lieux de travail.
  • Si plaie : laver, savonner, puis rincer. Désinfecter et recouvrir d’un pansement.
  • Vêtements de travail, gants, bottes : les nettoyer régulièrement.
  • En fin de journée de travail : changer de vêtements.
  • En cas de risque lié à un vecteur (moustique, tiques...) : 

- Port de vêtements de travail couvrant bras et jambes.

- Produits répulsifs sur les zones de peau découvertes.

  • Mises-bas, manipulation de produits d’avortement : porter des gants étanches.
  • Il est fortement déconseillé aux femmes enceintes d’être en contact avec des produits d’avortement.

Hygiène générale

  • Mesures spécifiques à respecter selon la profession.
  • Nettoyage et désinfection des locaux et matériels d’élevage.
  • Stockage des cadavres dans conteneur dédié.
  • Respect des bonnes pratiques de récolte et de stockage (ventilation...) des aliments pour animaux (fourrages, graines ou granulés), de la paille et des litières.
  • Elimination des sources potentielles de contamination (aliments moisis pour animaux ou litières moisies...).
  • Minimisation de l’exposition aux poussières (mécanisation, aération, ventilation...).
  • Nettoyage des déjections animales : porter des gants, des bottes...
  • Lutte contre la présence de rongeurs.
  •  Manipulation de cadavres ou de déchets animaux : porter des gants étanches.
  • Suivi vétérinaire des chiens de travail et traitement en cas de maladie 
  • Maîtrise de la qualité des aliments distribués (ensilages...).
  • Isolement et traitement des animaux malades.
  • Accès aux animaux et à l’élevage : limité aux professionnels indispensables.
  • Introduction d’animaux : respect de quarantaine et suivi sanitaire.
  • Vaccinations à jour pour le professionnel.
  • Vaccination éventuelle selon risque sanitaire de l’espèce animale considérée.
  • Mesures de protection et de prévention contre les tiques, les moustiques, selon localisation géographique
POUR LE PARTICULIER
  • Se laver les mains (eau potable et savon) systématiquement :

- Après contact avec les animaux, les déchets ou les déjections animales.

- Avant les repas

  • Respecter les bonnes pratiques d’hygiène lors de la conservation, de la préparation et de la cuisson des aliments.
  • Ne jamais manger de plantes ou de fruits sauvages crus (pissenlits, myrtilles, fraises...). Les laver et/ou les cuire.
  • Limiter les risques de griffure et morsure
  • Si plaie, laver, savonner, puis rincer. Désinfecter et  recouvrir d’un pansement.
  • Porter des gants résistants pour manipuler  cages, litières, déjections...
  • Porter des gants pour les travaux de plein air, et lors de la vermifugation des chiens et chats parasités.
  • Limiter les contacts avec des eaux douces dans des zones fréquentées par des rongeurs, ou porter des gants et des bottes
  • Pour les femmes enceintes et les personnes immuno-déprimées : renforcer les bonnes pratiques alimentaires, éviter ou limiter  le contact avec certaines espèces animales et leurs déjections
  • Effectuer un suivi sanitaire régulier des animaux de compagnie par vétérinaire (vaccination, antiparasitaire,...). 
  • Consulter vétérinaire lors de suspicion de maladie sur animal de compagnie
  • Lutter contre les parasites externes des animaux domestiques
  • Vermifuger chiots et chatons, mères. Elimination des excréments pendant les deux jours suivant la vermifugation.
  • Limiter la divagation des chiens dans les espaces publics. En milieu urbain, récupérer systématiquement les excréments de chien.
  • Eviter la manipulation d’animaux sauvages morts ou vivants, port de gants le cas échéant

Tiques : 

- En forêt, porter des vêtements couvrant bras et jambes (bas de pantalon dans les bottes), penser à la protection de la tête.

- Au printemps et en été :  emploi de répulsif, à renouveler fréquemment.

- Si activité à risque : inspecter soigneusement l’ensemble du corps, particulièrement les plis (aisselle, genou, aine...), sans négliger le cuir chevelu.

- Extraire immédiatement les tiques fixées à l’aide d’un tire-tique ou d’une pince à écharde. Ne pas utiliser de produits pour aider cette extraction. Plus le temps de fixation de la tique est court, plus le risque de transmission de la maladie est faible.  Après extraction, désinfecter le lieu de morsure.

Que faire quand on croit être malade ?

En cas de symptômes ou de contact avec une espèce animale, consulter un médecin.

Pour les professionnels, contacter le médecin du travail en précisant votre profession. Signaler la survenue des mêmes symptômes chez les membres de votre famille.