Lutte biologique contre les insectes

Les mouches sont sources de nuisances et d’inconfort pour l’éleveur et les animaux. Elles sont à l’origine de stress et d’agacement. Elles peuvent aussi être vecteurs de pathogènes.


Lutte biologique contre  les insectes

En élevage, les différentes espèces sont les suivantes  :

   

A noter que « moucheron » est un terme générique qui désigne l’ensemble des micros-diptères et qui représente une grande variété d’espèces appartenant à plusieurs familles : Phoridae, Drosophilidae, Sciaridae...


Les nuisances occasionnées par ces insectes sont variées : 

  • stress ou gêne des animaux, les mouches étant attirées par les odeurs et la chaleur produites par les animaux et les bâtiments d’élevage,
  • transmission de maladies en tant que vecteurs passifs, via principalement les pattes, ou actifs par piqûre car les adultes de certaines espèces, comme les stomoxes, sont hématophages, 
  • dégradation des produits, la plupart des larves se nourrissant de matière organique.

A cet effet néfaste en élevage s’ajoute le fait que la plupart des espèces se reproduisent abondamment et à grande vitesse. Elles sont multivoltines, c’est à dire qu’elles produisent plusieurs générations sur une seule saison. De ce fait, les adultes ne représentent qu’une faible portion de la population totale. Les œufs, les larves et les pupes représentent la fraction la plus importante. Les moyens de lutte doivent donc se concentrer sur cette fraction, afin d’obtenir un résultat optimal que la simple lutte contre les adultes ne suffit pas à atteindre et qui explique que de nombreux bâtiments sont envahis de mouches de façon exponentielle chaque année.

La compréhension du cycle biologique est donc un facteur de réussite pour le contrôle des populations de mouches en élevage. Identifier les œufs, les larves et les pupes et leurs lieux de développement permet de mettre en place les outils nécessaires pour leur contrôle et d’améliorer grandement la lutte. On parle ainsi de lutte intégrée.

Pour cela, plusieurs solutions existent. La méthode classique et habituelle est chimique. Elle a recours à des insecticides adulticides qui, pulvérisés (SANITERPEN DK, KELION) ou badigeonnés (AGITA, TWENTY ONE) sur les murs du bâtiment ou sur des supports suspendus, ont une action sur les insectes adultes. Comme évoqué précédemment, ils sont obligatoirement associés à des solutions permettant d’agir sur les formes larvaires (NEPOREX, MAGGOTS). Une autre méthode peut également être utilisée ; il s’agit  de la lutte biologique intégrée, qui fait appel, entre autres, à des parasitoïdes des mouches et moucherons. Attention, quelle que soit la méthode utilisée, elle doit être précédée d’un nettoyage et une désinfection des bâtiments (PROPHYL S, VULKAN, VIRKON, SANITERPEN PLUS), afin d’éliminer le maximum de sources d’attraction des insectes.

La lutte biologique intégrée

Cette méthode permet de s’attaquer à tous les stades du cycle biologique, en ciblant particulièrement les stades prédominants (œufs, larves, pupes). Ainsi, la lutte biologique intégrée fait appel à des prédateurs des œufs et larves de mouches, ainsi qu’à des parasitoïdes de leurs pupes, et enfin à des pièges pour capter les adultes. Elle doit répondre à plusieurs règles, afin d’être le plus efficace possible :

1

Démarrer les lâchers de prédateurs tôt dans la saison, lorsque la température à l’intérieur du bâtiment permet le vol des mouches adultes et la croissance des formes larvaires. Selon le type d’élevage, ces conditions peuvent être réunies même en hiver ; c’est en particulier le cas des élevages en bâtiment intégral (poule pondeuse, porc, chèvre).


2   

Ne pas sous-doser les produits  et réaliser un minimum d’un lâcher par mois pour les parasitoïdes. En cas de démarrage trop tardif, réaliser un lâcher tous les 15 jours, puis après 3 lâchers, revenir à un lâcher par mois.


3

Épandre les prédateurs de manière homogène (et non par paquet), sur l’ensemble de la surface où sont retrouvées les larves et les pupes (sous les caillebotis, aux abords des murs, dans les infirmeries et sur les zones non piétinées…).


4

Pour les veaux, les chevrettes, les agneaux et tous les animaux non sevrés sur paille, doubler la dose de parasitoïdes comme indiqué sur les contenants.


5

Mettre en place les prédateurs dès la réception du colis. Evitez le stockage à la chaleur ou à la lumière directe du soleil.


TERRAPPI contre les œufs et les larves

Macrocheles robustulus (TERRAPPI) est un acarien de 0,6 à 0,8 mm, prédateur des œufs et des larves de mouches et de moucherons. Une implantation par an est nécessaire, en début de protocole, généralement au mois de mars ou avril. Il doit être épandu là où sont retrouvés les œufs et les larves de mouches :

  • Sur litière sèche : aux abords des murs, sous les mangeoires, abreuvoirs, barrières.
  • Sur litière humide : en surface des fosses, sous les caillebotis.
  • Sur les zones d’accumulation de matières organiques (fumières) : de manière homogène sur la zone.

TERRAPPI ne s’emploie jamais seul pour la gestion des mouches. En effet, ne consommant que les œufs et les larves, il doit être associé avec les mini-guêpes MG qui consomment, elles, les pupes.


Mini-guêpes MG contre les pupes


Spalangia cameroni et Muscifidurax raptor sont 2 mini-guêpes parasitoïdes des pupes de mouches. Elles mesurent quelques millimètres et sont inoffensives pour l’Homme et les animaux. Elles ne parasitent que les pupes des mouches des bâtiments et celles des mouches à myiases (Wohlfahrtia magnifica et Lucillia sp.) Ce sont deux espèces complémentaires qui conviennent pour tous les types d’élevage avec litière, chevaux compris. On peut également les utiliser sur les composts. On épand le contenu de manière homogène, sur les zones non piétinées de la litière, propices à la prolifération des mouches : le long des murs, sous les mangeoires, les auges et les râteliers, sous les barrières et près des abreuvoirs. Pour un contrôle efficace, on traite dès le printemps et on renouvelle fréquemment les apports, toutes les 4 à 6 semaines, à la même dose pendant toute la période à risque. C’est lors du premier lâcher de mini-guêpes que l’on réalise aussi celui de TERRAPPI.


Pièges contre les adultes

Dans la lutte biologique intégrée, on complète l’action essentielle des parasitoïdes des formes immatures de mouches par le piégeage des mouches adultes. Fil ou ruban englués en intérieur sont efficacement complétés par un piégeage à l’extérieur proche des bâtiments. 

Pour cela, on a recours à des seaux remplis d’attractif, à l’image des FLYBUSTER. Ces pièges sont disposés tous les 15 mètres, en barrière naturelle, à une quinzaine de mètres du bâtiment et particulièrement de ses ouvertures (portes et fenêtres). Pour une efficacité maximale, il convient de poser ou de suspendre ces seaux attractifs à environ 1,5 mètre du sol, à hauteur de vol des mouches.


Source et Crédit photos : APPI – Fournisseur de parasitoïdes pour l’Alliance Pastorale