- Par Laurent Saboureau
Prévenir les maladies néonatales des jeunes ruminants
Il existe différentes maladies, dites néonatales, qui peuvent atteindre les jeunes ruminants après leur naissance. On peut sommairement les répartir dans trois catégories principales, selon leur origine :
- maladies infectieuses : elles sont consécutives à la contamination, au moment de la mise-bas ou juste après, par des germes d’environnement, bactéries principalement mais parfois aussi virus, qui peuvent pénétrer dans l’organisme du nouveau-né par voie digestive ou plaie cutanée (plaie de l’ombilic, de bouclage, d’équeutage),
- maladies parasitaires : pour les ruminants naissant en bâtiment, la plus précoce est la cryptosporidiose (quelques jours après la naissance), puis apparaissent les risques de strongyloïdose et de coccidiose (quelques semaines),
- maladies d’origine alimentaire : il s’agit en premier lieu de mal-digestion ou d’indigestion vis-à-vis du lait de la mère ou de l’aliment d’allaitement.
Concernant les maladies infectieuses, la voie d’entrée va orienter l’évolution vers telle ou telle pathologie, mais conditionne également la prévention qui peut être mise en place pour les éviter. La voie d’entrée digestive va prédisposer aux diarrhées et aux septicémies, tandis que la voie cutanée engendre des arthrites, des méningo-myélites et/ou des septicémies.
Le tube digestif des nouveau-nés est stérile et les premiers agents infectieux qui s’y installent le colonisent d’autant plus facilement. Suite au léchage de la litière, du matériel de contention ou d’alimentation, ou de la mamelle souillée de leur mère, les jeunes peuvent donc voir leur tube digestif contaminé et colonisé par des bactéries (colibacilles en général, dont le tristement célèbre Escherichia coli) ou des virus (rota, coronavirus en particulier) pathogènes. Les animaux atteints présentent alors fréquemment une diarrhée très liquide, de couleur jaune paille, responsable d’une déshydratation rapidement mortelle si elle n’est pas traitée (VETALHY HYDRA GALET 0110064 , VETALHY SACHET REPAS 0108256 , PECTOLIT PRO 110208). Ces troubles peuvent aussi évoluer vers des septicémies, avec une mort qui survient alors en quelques heures, précédée ou non de signes plus ou moins longs d’incoordination motrice, de dépression ou de prostration.
Les plaies naturelles ou induites par les interventions post mise-bas constituent également des voies d’entrée possibles des germes de l’environnement dans l’organisme. Il s’agit de la plaie occasionnée par la déchirure du cordon ombilical à la naissance et des plaies issues de la pose de la boucle, de l’équeutage ou de l’écornage. Ces contaminations pourront entraîner l’apparition d’arthrites ou de septicémies, difficiles à traiter.
Dans les premiers jours de vie, l’origine parasitaire est également un risque, représenté par les cryptosporidies, qui entrainent des diarrhées sévères vers 4 ou 5 jours d’âge. Cette infection se retrouve surtout en élevage bovin et caprin, et moins fréquemment chez les ovins viande. L’origine alimentaire peut, elle, être suspectée après quelques jours d’allaitement, lorsqu’apparaît une diarrhée pâteuse et décolorée (PHYT AP DIGEST 0110090 ).
La prévention de ces diarrhées néonatales passe toujours par le triptyque vertueux suivant :
- Limiter les sources de contamination :
il s’agit d’éviter la multiplication des agents infectieux et parasitaires dans l’environnement, et tout particulièrement dans la litière de la zone de mise-bas, grâce à une hygiène rigoureuse de celle-ci. Moins les pathogènes se multiplieront et seront nombreux dans l’environnement, moins la pression infectieuse et parasitaire sera importante et les risques de contamination nombreux.
Pour cela :
- Respecter les normes de chargement en animaux,
- Pailler abondamment et régulièrement,
- Eviter toute source d’humidité : fuites, condensation…
- Apporter un produit d’hygiène de la litière : dans les zones de mise-bas, les boxes et les cases, nous préconisons un ensemencement de la litière avec des germes favorables (VETALHY NURSERY 0110132 ),
- Baisser la pression microbienne de l’environnement en l’ensemençant, par pulvérisation sur les supports (murs, matériels) ou nébulisation, avec une flore bactérienne favorable, dite barrière (VETALHY FLORE 0110229 ).
- Eviter les contaminations, en empêchant la pénétration des germes de l’environnement dans l’organisme. Les moyens utilisés sont, dès la naissance :
- L’assèchement et la désinfection du cordon ombilical (PHYT-AP OMBILIC 0110086 ),
- La désinfection des boucles d’identification (PHT-AP POMMAGE 0100269 ou GEL 0110168 ),
- L’asepsie des opérations d’équeutage et d’écornage (HOLOSPRAY 0110173 , HOOF FIT REPIDERMA 0110031 ).
- Permettre et renforcer les défenses des nouveau-nés, par :
- L’administration d’une bonne quantité (10% du poids vif dont la moitié dans les 6 premières heures) d’un colostrum de qualité (mesurée par l’utilisation d’un réfractomètre ou d’un pèse-colostrum),
- La distribution complémentaire, en cas de quantité ou de qualité mesurée de colostrum maternel insuffisantes, d’un complément de colostrum ( 0200590 , 0105050, 0200506 ), éventuellement enrichi en IgY ( 0200615 ) ou en énergie, minéraux et ferments lactiques ( 0105220 ),
- L’ensemencement du tube digestif avec des bactéries favorables, agissant comme premiers occupants 0110017 , 0110020 ),
- Le piégeage des antigènes microbiens pathogènes dans la lumière du tube digestif, empêchant ainsi leur accrochage à la muqueuse digestive et leur installation ( 0110175 ),
- La distribution de vitamines et d’oligo-éléments (0110017).
Sur les maladies néonatales, comme avec les autres pathologies, mieux vaut prévenir que guérir !