Quels sont les principaux parasites externes du chien ?

Avec le retour des beaux jours et de la chaleur les chiens sont souvent infestés d’ectoparasites dont certains sont vecteurs d’agents pathogènes à l’origine de graves maladies.


Quels sont les  principaux  parasites externes du chien ?

Les puces 

Ce sont des parasites hématophages qui peuvent être vecteurs d’agents pathogènes : bactéries comme Bartonella, parasites comme Dipylidium caninum (ténia).

Les puces du genre Ctenocephalides prolifèrent à l’extérieur pendant les saisons chaudes mais aussi à l’intérieur là où les conditions de température et d’humidité sont favorables. La production des œufs ne commence qu’après le début de la consommation de sang ; le repas sanguin débute souvent dans les minutes qui suivent l’infestation du chien et les femelles pondent dans les 24-48 heures jusqu’à 50 œufs par jour. Ces derniers tombent dans l’environnement et éclosent entre 1 et 10 jours en fonction de la température et de l’humidité ambiantes. Les larves (3 stades évolutifs) qui nécessitent un environnement humide se nourrissent des déjections de puces et sont attirées par les endroits sombres (sous les meubles, dans les anfractuosités…). A l’issue de leur développement elles tissent un cocon visqueux recouvert de débris qui se retrouve dans la terre, les tapis, sous les meubles et sur le couchage des animaux. Une nymphe puis un adulte se développent à l’intérieur de ce cocon. Les vibrations produites par la présence du chien, les modifications de concentration en CO2 et une augmentation de la température ambiante sont des stimuli qui font émerger la puce adulte ; cette émergence peut être différée de 6 mois si ces stimuli sont absents. La puce cherche alors activement un hôte pour se nourrir et sur lequel elle passe habituellement toute sa vie (jusqu’à 160 jours, en moyenne 2 mois).

Le nombre de puces varie beaucoup d’un chien à un autre. La présence et l’intensité des signes cliniques dépendent de la fréquence et de la durée de l’exposition aux infestations. Il s’agit essentiellement de prurit (grattage plus ou moins important) avec la possibilité d’apparition de phénomènes d’hypersensibilité ; les chiens allergiques ou qui développent une réaction immunologique à la salive de puce peuvent alors présenter une dermatite allergique aux piqûres de puces (DAPP) et l’on observe alors un prurit important, une alopécie et une réaction cutanée avec des papules puis des croûtes et une surinfection bactérienne. Les lésions débutent généralement en zone dorso-lombaire puis s’étendent à tout le corps (cuisses, abdomen).

La meilleure détection des puces est le peignage régulier du pelage qui permet de révéler la présence de puces adultes et/ou de déjections (petits grains noirs qui se délitent au contact de l’eau).

Pour éliminer une infestation par des puces il faut traiter tous les animaux du même foyer en même temps sans oublier les chats, renouveler régulièrement le traitement, passer l’aspirateur sur les tapis et nettoyer le couchage des chiens. On peut aussi agir sur l’environnement en utilisant des composés régulateurs de croissance des puces afin de diminuer l’infestation du milieu.

L’arsenal thérapeutique disponible est actuellement très important : shampoings antiparasitaires, spray, colliers, spot-on (pipettes) et comprimés. Ces derniers ont l’avantage d’éviter le contact direct des maîtres avec l’insecticide lorsqu’ils caressent leur animal, de plus leur efficacité n’est pas altérée par l’eau (baignade ou shampoing).

Une prévention régulière tout au long de l’année est indispensable (il y a des puces aussi en hiver) pour éliminer les puces adultes et donc diminuer le nombre de stades immatures dans l‘environnement afin d’éviter des infestations massives lors des saisons chaudes, et ce surtout chez les chiens allergiques qui déclenchent une DAPP.

Les tiques

Ce sont des parasites hématophages appartenant aux genres Ixodes, Rhipicephalus et Dermacentor, et qui sont les vecteurs d’agents pathogènes majeurs responsables de maladies telles que la babesiose (piroplasmose), l’ehrlichiose, l‘anaplasmose, la borreliose (ou maladie de Lyme) ou l’encéphalite à tiques.

En général l’infestation par les tiques est saisonnière avec un pic d’activité au printemps et en automne. Les adultes passent la majeure partie de leur vie dans l’environnement ; la femelle s’accouple et se nourrit de sang sur un mammifère et après gorgement elle se détache, pond des œufs dans l’environnement et meurt. Les œufs éclosent en larves hexapodes qui se nourrissent sur un hôte adéquat (mammifère) puis muent en nymphes dans l’environnement. Ces nymphes se nourrissent sur un hôte adéquat (mammifère) puis muent en adultes toujours dans l’environnement.

Les tiques peuvent se fixer sur n’importe quelle partie du corps mais on les retrouve préférentiellement dans les zones où la peau est fine ; les femelles gorgées de sang sont facilement détectables sur la peau du chien infesté. La morsure de tique peut provoquer une réaction cutanée (rougeur) voire un abcès. Si les tiques n‘ont pas été observées et si des agents pathogènes ont été transmis, les signes cliniques peuvent être variés selon la maladie mais certains peuvent être très graves.

Les tiques visibles doivent être retirées le plus vite possible afin d’éviter la transmission d’agents pathogènes ; pour cela on utilise un « tire-tique » qui permet de bien retirer tout le corps y compris le rostre. Ne pas utiliser d’huile, d’alcool, d’éther et ne pas appuyer sur la tique afin d’éviter la transmission de germes.

Le traitement fait appel aux sprays, colliers, spot-on et comprimés.

Ces mêmes produits seront utilisés en prévention surtout au printemps et en automne et surtout dans les régions à haute densité de tiques en privilégiant les formes à longue durée d’action et résistantes à l’eau.

Malgré tout il n’est pas inutile d’examiner quotidiennement son animal à la recherche des parasites afin de les retirer au plus vite, toujours dans le but d‘éviter la transmission d’éventuels agents pathogènes.


Sarcoptes Scabiei  

Cet acarien est responsable de la gale sarcoptique du chien qui peut être transmise à l’homme.

La prévalence d’infestation est élevée chez le renard roux et la transmission au chien est fréquente.

La transmission à de nouveaux hôtes se fait par contact direct ou indirect, probablement par transfert de larves ou de nymphes à la surface de la peau qui se transformeront en adultes ; ces derniers se nourrissent de débris épidermiques en creusant des galeries dans l’épiderme du chien. Après l’accouplement la femelle creuse plus profondément dans la couche cornée de l’épiderme, se nourrit de fluides et de débris cutanés et pond dans des galeries pendant plusieurs semaines. Le développement de l’œuf jusqu’au stade adulte prend environ 2 semaines ; la survie dans l’environnement n’est que de 2 à 3 jours.

Sur le chien les sites de prédilection de Sarcoptes scabiei sont les bords des oreilles, la tête (tour des yeux), les grassets et les jarrets ; mais en cas d’infestation grave il y a extension à tout le corps.

La gale provoque un prurit important et parfois les lésions cutanées n’apparaissent qu’ultérieurement : érythème, papules puis croûtes et alopécie. Le grattage très important peut provoquer des lésions traumatiques par auto-mutilation puis une surinfection bactérienne fréquente. Sans traitement la maladie progresse et les lésions s’étendent sur tout le corps avec un retentissement important sur l’état général.

Le diagnostic est réalisé par grattage profond de la peau sur les zones lésées pour rechercher le parasite ; mais la mise en évidence est souvent difficile. Il est possible de réaliser une sérologie (test Elisa).

Le traitement est réalisé par bain d’acaricide, application de spot-on ou administration de comprimés. Il convient bien sûr de traiter tous les chiens en contact avec l’animal malade car la gale est très contagieuse.

NB : la contagion à l’homme est possible mais dès lors que le chien galeux est traité la guérison de son maître est spontanée.


Les aoûtats 

Ce sont les larves des acariens de la famille des Trombiculidés (essentiellement Trombicula automnalis) qui sont responsables de maladies appelées trombiculoses.

Les femelles adultes pondent leurs œufs dans de la matière végétale en décomposition et ils éclosent en quelques jours ; les larves ont une couleur orangée caractéristique et elles seules sont parasites du chien, du chat et aussi de l’homme. En zone tempérée ces larves deviennent actives dans des conditions sèches et ensoleillées à des températures supérieures à 16°, c’est souvent le cas entre la fin de l’été et l’automne (d’où le nom d’aoûtats). Elles grimpent dans la végétation où elles attendent l’hôte adéquat et après s’y être fixées elles se nourrissent de tissus, sécrétions épithéliales ou de sang pendant 5 à 7 jours ; puis elles se détachent et continuent leur développement en stades libres sur le sol. Les larves peuvent résister à de mauvaises conditions climatiques et les femelles peuvent vivre plus d’un an et il n’est pas rare de voir des infestations de chiens en fin d’automne voire en hiver.

Les larves (aoûtats) sont retrouvées essentiellement dans les espaces inter-digités et dans un repli du bord de l’oreille ; mais les pattes et l’abdomen sont des localisations fréquentes. Elles provoquent une forte irritation avec prurit important (le chien se lèche les pattes sans arrêt) ; puis apparaissent des papules et des croûtes qui peuvent se généraliser. En cas d’infestations répétées on observe des réactions d’hypersensibilité chez certains chiens et donc d’une véritable allergie.

Les aoûtats peuvent être observés directement sous la forme de petits points orangés de couleur vive, ou bien après un raclage cutané examiné au microscope.

L’arsenal thérapeutique de lutte contre ces parasites est réduit : pulvérisation de fipronil 1 à 2 fois par semaine, application de pipettes à base de selamectine.

La prévention de la trombiculose est difficile car la recontamination est fréquente chez les animaux exposés à ces acariens ; on peut réaliser par exemple une pulvérisation de fipronil sur les espaces interdigités et l’abdomen des chiens 1 fois par semaine pendant la période à risque (de juillet à octobre).