- Par Laurent Saboureau
Radicaux libres et antioxydants
L’organisme des animaux, comme le nôtre, fonctionne grâce à des mécanismes complexes que l’on appelle de façon générique « métabolisme ». La base de ce métabolisme consiste en l’utilisation de l’oxygène respirée, source de nombreuses réactions chimiques au sein des cellules. Ces réactions donnent naturellement naissance à des éléments dit déséquilibrés ou instables, car ayant à leur périphérie un ou plusieurs électrons non appariés ; ce sont les radicaux libres. Ces éléments sont toxiques pour l’organisme car le retour à la stabilité nécessite l’oxydation de molécules voisines, source de destruction cellulaire.
Le phénomène de production de radicaux libres est normal et naturel et est maîtrisé par l’organisme dans la plupart des cas, grâce à ses antioxydants naturels comme la vitamine C. Cependant, lors d’agression par des pathogènes, le système immunitaire produit de grandes quantités de radicaux libres. C’est aussi le cas en période de stress ou lors d’agression de l’organisme par les radiations, les UV, les chaleurs excessives, etc… Dans ces situations, les capacités de l’organisme à traiter les radicaux libres sont dépassées, et ceux-ci entrainent un « vieillissement » accéléré de l’organisme. C’est ce qu’on appelle le stress oxydatif.
Le stress oxydatif chez les animaux d’élevage engendre des baisses de productions, des troubles de la reproduction, une mauvaise qualité de la viande à l’abattage (en particulier lors de stress en fin d’engraissement ou lors du transport à l’abattoir). Pour lutter contre ce stress oxydatif, mais également stimuler l’immunité des animaux et leur résistance aux agressions et au stress, on peut distribuer lors des périodes à risque des compléments alimentaires riches en antioxydants. Ces antioxydants vont s’attaquer aux radicaux libres ou empêcher leur formation. Ils sont de deux types :
- Minéraux : vitamine E, vitamine A, béta-carotène, sélénium,
- Polyphénols présents dans les extraits végétaux tels que le raisin (anthocyanine, revestarol), les agrumes (flavonoides), l’oignon (quercitine), le thé vert (catéchines), la mélisse ou le romarin (acide rosmarinique).
La vitamine E et le sélénium agissent en synergie pour lutter contre le stress oxydatif. Ils sont conseillés en particulier dans tous les cas où les stress occasionnent des troubles musculaires (myopathie-dyspnée, raide) ou lors de troubles respiratoires. La vitamine C a également un rôle d’antioxydant en permettant le cycle de régénération de la vitamine E. Les polyphénols ont, eux, une large capacité à capter les électrons libres et à inactiver ainsi les radicaux libres. Ils permettent également la régénération de la vitamine E. Ils ont enfin des propriétés anti-inflammatoires et anti-bactériennes.
Sources : PROVIMI, NORFEED