Clavelée chez les ovins ou Variole chez les caprins

Qu’est ce que c’est ?

La clavelée est une maladie virale hautement contagieuse des petits ruminants appelée aussi variole caprine chez les caprins. 

Elle est plus fatale et mortelle chez les jeunes agneaux que chez les adultes. Les symptômes sont caractérisés par des lésions cutanées généralisées. 


Clavelée chez les ovins ou Variole chez les caprins

Cette maladie, est très répandue en Afrique du Nord et en Asie. Au cours de ces dernières années en Europe, quelques foyers sont apparus en Bulgarie, en Turquie et en Grèce. La France est officiellement indemne de clavelée.

L’Agent causal        

Elle est due à un virus appelé Capripoxvirus de la famille des Poxvirus. Le virus peut survivre six mois dans les croûtes sèches.

Transmission de la maladie       

Ce virus se transmet soit par contact direct entre les animaux, soit par transmission indirecte par inhalation des particules infectées véhiculées dans l’air ou par l’intermédiaire des matériaux (litière, abreuvoir et auge etc…), l’eau et l’alimentation souillés par des sécrétions salivaires ou nasales et débris des lésions cutanées des animaux infectés. 

Dans le cas de transhumance

La maladie se transmet souvent lors de rassemblement d’animaux sur les points d’eau, et dans les lieux de repos du troupeau. Une fois contaminés, ces lieux constituent un foyer important de propagation de la maladie, car les virus peuvent y survivre dans la laine plusieurs semaines après la guérison et sont relativement résistants. Les maladies se propagent surtout à la suite du déplacement des animaux infectés.

Les signes cliniques

L’incubation est de 14 à 21 jours. La maladie touche tous les animaux jeunes ou adultes. Elle est plus marquée chez les jeunes animaux et les femelles sont plus sensibles à l’infection que les mâles. La vague de contamination succède de 3 à 4 semaines les premiers cas. 

La variole ovine est grave chez les animaux de 2-18 mois.

On observe plusieurs formes : 

- Forme suraiguë 

Elle est rarement observée : symptômes généraux et mortalité élevée avant apparition de lésions cutanées.


- Forme classique vésiculeuse

La forme classique débute par une forte fièvre, un abattement, un jetage et un larmoiement abondant qui se complique par des inflammations des paupières et conjonctivites  avec des photophobies pendant 2 à 4 jours. Puis, sur les zones délainées du corps et la face, on voit l’apparition des éruptions cutanées avec formation de boutons de 0,5-1,5 cm de diamètre et qui peuvent se généraliser sur toutes  les régions délainées du corps de l’animal. Au final il y a une formation de pus à la surface des boutons qui sèchent et deviennent des croûtes. 

La cicatrisation apparaît 6 semaines après le début des symptômes. Des adénites superficielles sur les ganglions pré scapulaires sont observées sur les formes classiques.  

Des complications sont possibles, avec des difficultés respiratoires et des surinfections bactériennes plus fréquentes. Des jetages sanguinolents et muco-purulents sont abondants, des problèmes digestifs et des avortements sont constatés. 

La Variole caprine peut avoir des symptômes plus discrets, avec évolution subaiguë.


- Forme nodulaire

Les boutons évoluent en nodules qui laissent un tissu cicatriciel sur les zones délainées du corps de l’animal.

C’est une forme rencontrée davantage en Inde et en Afrique.

  


Forme modérée 

Elle peut facilement passer inaperçue en présentant seulement quelques lésions localisées, uniquement sur les oreilles et la queue.

 

Diagnostic

Le diagnostic clinique repose sur les signes cliniques et l’aspect lésionnel des boutons, des croûtes et pustules et de leurs localisations. 

C’est une maladie très contagieuse, et elle est très facile à identifier dans la plupart des cas. 

Le diagnostic laboratoire permet de confirmer les suspicions cliniques. Des analyses sérologiques ou virologiques sont réalisées à partir de prélèvements sanguins ou de biopsies cutanées.

Le diagnostic différentiel se fait en général avec :

- La fièvre catarrhale, ou peste des petits ruminants 

- L’ecthyma contagieux 

- La gale ou dermatohéliose

- Un urticaire dû à de multiples piqûres d’insectes 

- Une photosensibilisation.


Traitement et prophylaxie    

En Europe, en raison de la situation épidémiologique favorable, la vaccination est interdite et aucun traitement n’est préconisé. Seules des mesures d’assainissement avec abattage et précautions sanitaires sont indiquées (le virus est rapidement inactivé lorsqu’il est en contact avec certains agents désinfectants).

Il n’existe aucun traitement contre ces maladies. Dans les pays où la maladie est endémique (l’Afrique et l’Asie), il existe des programmes de vaccination contre la clavelée pour éradiquer la maladie.

La Clavelée est une maladie à déclaration obligatoire de catégorie A (règlement 2018 /1828), et à éradication immédiate.