- Par Christelle Dubois-Frapsauce
Comprendre la PHYTOTHERAPIE et l’AROMATHERAPIE
La phytothérapie
Il s’agit de l’utilisation de plantes entières ou de parties de plantes, sauvages ou cultivées et récoltées selon des règles strictes.
Attention :
certaines plantes
ont des effets toxiques
à dose élevée.
Intérêt
Les plantes renferment beaucoup de molécules qui agissent souvent en synergie d’où une efficacité plus globale que quand on utilise un seul principe actif extrait d’une plante.
• Les plantes utilisées le sont sous différentes formes : entière fraîche, entière sèche, teinture mère (macération dans une solution hydro-alcoolique), extraits fluides (macération dans une solution de faible degré alcoolique), macérats glycérinés pour la gemmothérapie.
• Il existe différentes présentations : sous forme liquide, plantes fraîches entières ou broyées, des infusions, tisanes ou décoctions à partir de plantes fraîches ou sèches ; incorporées à des minéraux, à des aliments (additifs).
Exemples de propriétés utilisées
- Plantes antiparasitaires : ail, thym, girofle, tanaisie...
- Stimulation de l’appétit : gentiane, anis, fenouil...
- Détoxification hépatique : artichaud, boldo, curcuma...
- Diurétique : orthosiphon, pissenlit, cassis, ortie...
- Anti-diarrhéique : grand origan, consoude...
- Stimulation des défenses : échinacée, ginseng...
- Plantes reminéralisantes et toniques : ortie, menthe poivrée.
- Apport de vitamines : carotte, acérola, graines germées.
Exemples de pathologies pouvant être soulagées par les plantes
- Météorisation par gentiane, menthe poivrée, anis.
- Myopathie par ortie, prêle, bouleau, cassis, genêt à balai, menthe poivrée.
- Parasitisme intestinal d’herbage avec des plantes vermifuges : thym, sarriette, tanaisie, santoline, armoise, absinthe, ortie, prêle, menthe poivrée, mélisse.
- Grande douve : romarin, artichaut, frêne, mélisse, menthe, anis.
- Petite douve : romarin, artichaut, ortie, prêle, menthe poivrée, consoude, thym, laurier.
Différentes spécialités sont disponibles à l’Alliance Pastorale pour vous aider à gérer le parasitisme interne ou externe de vos animaux, leur apporter des vitamines ou des minéraux, soutenir leur métabolisme ou leur digestion, etc (cf catalogue alliance-elevage)
Réglementation
Les spécialités à base de plantes sont classées :
• soit comme aliment complémentaire
- simple : sans objectif déclaré
- diététique : avec un objectif précis, des concentrations limitées pour les additifs.
• soit comme biocide : classé en fonction de sa destination.
- Par ex : TP18, insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter contre les arthropodes ;
• soit comme produit d’hygiène.
Quelques exemples :
L'aromatérapie
L’aromathérapie utilise les huiles essentielles (HE), composés chimiques complexes qui renferment des substances volatiles contenues dans les végétaux, extraites généralement par distillation à la vapeur d’eau.
La qualité des HE varie selon la souche végétale utilisée, l’origine géographique, le stade végétatif, la technique de distillation.
Les huiles essentielles sont classées en 6 familles selon le type chimique de molécule obtenu (chémotype) et les similarités d’action.
1 : immunostimulante, ré-équilibrante du système nerveux.
2 : anti-infectieuse, anti-inflammatoire.
3 : immunostimulante, antimycosique, vermifuge, sédative.
4 : bactéricide.
5 : antispasmodique, mucolytique, expectorante.
6 : antiseptique des voies respiratoires (aérosols).
• De nombreuses HE comprennent plus d’un chémotype. Les molécules travaillent en synergie, ce qui explique la polyvalence des huiles essentielles et leur vaste spectre d’action. Une fois que l’on connaît les propriétés des chémotypes ainsi que leur concentration dans une huile essentielle, on peut déterminer quels seront les effets de celle-ci, bienfaisants ou dangereux.
• Il ne faut pas confondre, pour une même plante, les propriétés de son huile essentielle et celles des feuilles ou des fleurs prises en décoction, par exemple.
• Enfin, il faut savoir qu’une même plante peut inclure diverses espèces, dont chacune possédera des chémotypes différents. La lavande (Lavandula), par exemple, compte plusieurs espèces dont les officinalis, les stoechas et les latifolia ; c’est donc le nom latin complet qui nous permet de savoir de quelle plante exacte il s’agit.
• Le lieu de culture (climat, altitude, composition du sol) peut aussi influencer la composition chimique d’une plante.
Huile chémotypée ou artisanale ?
- Les huiles essentielles, dites «chémotypées», proviennent de laboratoires qui sont en mesure de déterminer la structure biochimique exacte de leurs produits. Ces huiles sont particulièrement bien indiquées pour les usages thérapeutiques spécifiques, tandis que les huiles artisanales (identifiées uniquement par le nom de la plante) conviennent aux usages généraux. Certains laboratoires produisent aussi des préparations combinant plusieurs huiles aux propriétés complémentaires pour traiter des affections précises.
Toxicité
- certaines HE renferment des substances toxiques à dose supérieure à la dose thérapeutique.
- d’autres ont une action irritante (et ne peuvent être utilisées en aérosol).
- ou dermocaustique (à utiliser à faible dose, diluée).
- ou encore photosensibilisante (provoque une allergie au soleil).
Voies d’administration
- orale : en solution dans l’alcool ou une huile végétale ou dans l’eau de boisson à l’aide d ’un support hydrodispersible.
- aérosol : pour les affections pulmonaires.
- cutanée : absorption rapide pour une action générale.
- locale : intra-utérine, intra-mammaire, rectale (attention : les HE sur ou dans la mamelle donnent du goût au lait).
Propriétés
– antiparasitaires
– anti-bactériennes
– anti-virales
– anti-fongiques
– désinfectant de l’atmosphère et des bâtiments
– stimulant hépatique
– stimulant de l’immunité
Réglementation
- La réglementation concernant les HE s’appuie sur le Règlement Européen sur l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation et les restrictions des substances chimiques.
- Elle est liée à l’usage que l’on veut faire des HE.
- La liste des HE utilisables est remise à jour régulièrement.
Queslques exemples :
• Ces thérapeutiques alternatives à l’allopathie que sont la phytothérapie et l’aromathérapie peuvent vous permettre de maintenir votre troupeau en bonne santé et de le soigner en cas de besoin.
• Dans ce dernier cas, il est toujours préférable d’avoir recours à l’expertise d’un vétérinaire qui établira une prescription appropriée.
• Ces thérapeutiques alternatives s’inscrivent dans l’objectif du plan de réduction de l’utilisation des antibiotiques tant dans un but de prévention que dans un but curatif.