- Par AP
Contrer la flambée du prix des aliments 4 autres leviers
Suite de l’article paru dans le N°942. P8
Des brebis maintenues en bon état
Afin de continuer à produire un maximum d’agneaux, les brebis doivent être en bon état en début de lutte et à la mise bas. Il est ainsi conseillé de ne pas prolonger les lactations en bergerie au-delà de 70 à 80 jours (tableau). En cas de sécheresse, les agneaux allaités à l’herbe sont sevrés plus précocement afin d’éviter un amaigrissement trop important de leurs mères. Une attention particulière est à porter aux antenaises, qui subissent souvent une accélération du rythme de mise à la reproduction. Lorsque les brebis sont taries, un apport de foin ou enrubannage évite un amaigrissement si l’herbe n’est plus en quantité suffisante.
D’autre part, une note d’état corporel minimum de 3 est préconisée un mois et demi avant la mise bas. Avec une ration adaptée, les besoins des brebis doivent être couverts les 6 dernières semaines de gestation. Au cours des 15 derniers jours, les besoins de celles portant des jumeaux sont supérieurs de 25 % en énergie et de 33 % en protéines à ceux des futures mères avec un seul agneau.
Chiffre clé : 40 kg
Ce sont les quantités de céréale nécessaires pour faire gagner un point d’état corporel à une brebis en bergerie avec un foin de qualité moyenne
Du mélange fermier pour les agneaux
D’une façon générale, les mélanges fermiers sont plus acidogènes que les aliments complets. De plus, les rations contenant du pois ou de la féverole sont d’un coût généralement inférieur mais s’accompagnent d’un allongement de la durée de finition de 11 jours en moyenne par rapport à un aliment complet. Un comptage des proportions de chaque matière première s’impose s’il s’agit d’un méteil. Ce dernier doit compter au moins 30 % de pois, vesce et/ou féverole voire 40 % si le pois est le seul protéagineux. De plus, un pourcentage supérieur à 40 % d’avoine a pour conséquence une baisse des vitesses de croissance à cause de sa faible valeur énergétique.
Enfin, le régime composé d’une céréale seule et d’un fourrage de légumineuses pures entraîne des ventes d’agneaux reportées de 16 jours.
Des agnelles rationnées dès le sevrage
Choisies sur la valeur laitière de leur mère, les agnelles sont suffisamment développées au sevrage pour être rationnées en concentré.
Elles doivent peser au minimum :
- 25 kg pour un sevrage à 70/80 jours en bergerie,
- 25 kg pour un sevrage à 100 jours à l’herbe,
- 28 kg pour un sevrage à 120 jours à l’herbe.
Afin de garantir la production laitière future des agnelles et de les préparer à devenir des ruminants, un rationnement du concentré est obligatoire à partir de trois mois d’âge. Ce rationnement est également source d’importantes économies de concentré par rapport à une alimentation à volonté en bergerie : 20 kg par agnelle et par mois. Dans ce dernier cas, le niveau de rationnement est de l’ordre de 500 à 600 g par animal et par jour avec un foin de qualité moyenne distribué à volonté (tableau ci-contre).
Si les agnelles sont au pâturage, l’herbe pâturée peut constituer le seul aliment de la ration au printemps avec de l’herbe courte et feuillue. Si un apport de concentré est nécessaire, il est rationné de 300 à 500 g par agnelle et par jour. S’il est distribué à volonté, entre 500 et 700 g d’aliment sont gaspillés quotidiennement par agnelle.
Chiffre clé : 20 kg
Ce sont les économies mensuelles d’aliment concentré par agnelle rationnée en bergerie
Réformer rapidement les improductives
Avec un marché porteur, il est conseillé de réformer le plus rapidement possible afin de limiter le nombre de brebis non productives sur l’exploitation :
- Lors du constat de gestation : les brebis adultes vides sur luttes d’automne, les récidivistes sur luttes de printemps et d’été,
- À la fin de l’agnelage : les femelles qui n’ont pas d’agneau,
- Au tarissement : les brebis qui ont atteint la limite d’âge, celles qui présentent des mammites et des boiteries etc.
Sauf avec de l’herbe de printemps, engraisser les brebis de réforme coûte trop cher ! Il est donc conseillé de les vendre en l’état.
Autres leviers
Adapter ses pratiques
- Il est également possible de décaler les périodes de mise bas d’une à deux semaines maximum pour faire coïncider au mieux les besoins élevés des brebis avec la pousse de l’herbe. De même, la mise à l’herbe des agnelles de renouvellement alimentées en bergerie au cours de l’hiver peut être avancée d’une à deux semaines si les quantités d’herbe sont suffisantes, avec à la clef des économies de concentré sans pénaliser leur croissance.
- Sur certaines zones, commercialiser des agneaux légers et finis est possible.
- Si vous avez une opportunité de vendre des agneaux en maigre, sachez qu’il faut compter pour finir un agneau :
- 60 à 80 kg d’aliment concentré s’il pèse environ 25 kg vif,
- 50 à 60 kg d’aliment concentré s’il pèse environ 28 kg vif.
- Enfin, compte tenu du prix des aliments d’allaitement, trouvez une solution alternative pour une partie des agneaux lorsque cela est possible avec l’adoption par exemple.
Article réalisé d’après la plaquette “En ovins viande, Des leviers pour contrer la flambée du prix des aliments” - Inn-ovin
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