Peste des petits ruminants

La peste des petits ruminants (PPR) est une maladie infectieuse hautement contagieuse qui touche principalement les ovins et les caprins. Elle est causée par un virus appelé le virus de la peste des petits ruminants, du groupe Morbillivirus et de la famille de paramyxoviridés. 

Elle se caractérise par de la fièvre, des lésions buccales, de la diarrhée, une atteinte pulmonaire et parfois la mort.

Peste  des petits ruminants

Historique de la maladie

La PPR est apparue pour la premier fois en Afrique de l’ouest (Côte d’Ivoire) en 1942. Depuis, elle s’est propagée vers l’est et le nord de l’Afrique, elle a gagné aussi le Moyen et le Proche Orient et l’Asie. L’apparition du premier foyer sur le continent Européen était en Turquie en 2004. En 2016 la Géorgie a été touchée par plusieurs cas, et en juin 2018 un foyer de PPR a été confirmé en Bulgarie.  

Animaux infectés

Cliniquement la maladie infecte plus les caprins et les ovins. Des cas ont été observés sur les petits ruminants sauvages dans des parcs zoologiques. 

Les plus jeunes animaux sont plus réceptifs à la maladie que les adultes.

Le mode transmission

Le virus est transmis par les larmes, des jetages, expectorations et des sécrétions fécales. 

L’animal se contamine par :

- contact direct par inhalation de l’air et de gouttelettes contaminés, expectorations et jetages.

- contact indirect par les supports ou les surfaces (abreuvoirs, auges, litières…) souillés par des sécrétions contaminées (jetages, larmes, expectorations et selles).


Les signes cliniques de la PPR 

La durée d’incubation est de 3 à 6 jours. La PPR débute par une fièvre, avec un abattement sévère de l’animal et une anorexie. 

D’autres signes apparaissent au fil du temps comme des écoulements nasaux clairs qui deviennent épais et jaunâtres. Ses jetages forment des croûtes qui obstruent les voies respiratoires provoquant une détresse respiratoire. 

Des infections oculaires, des diarrhées et des avortements sont également observés. 




On rencontre 

4 formes de la maladie

Forme suraiguë

Elle touche en général les jeunes âgés de 3 à 4 mois, avec une évolution fatale en bout 5 à 6 jours.

  • Apparition brutale de la fièvre, abattement et anorexie.
  • Les muqueuses nasales, buccales et oculaires sont congestionnées
  • Diarrhées, jetages et larmoiement.
  • En fin d’évolution, la mort peut survenir en bout de 5 à 6 jours. 


 Forme aiguë

Les symptômes sont semblables mais moins intenses par rapport à la forme suraiguë, avec une évolution de 5 à 15 jours.

  • Mufle sec et pelage terne au premier stade. 
  • Jetage séreux puis muco-purulent avec une atteinte pulmonaire (toux). 
  • La température diminue au bout de 4-5 jours, puis diarrhée aqueuse, gencives congestionnées, nécrose de la muqueuse buccale et vulvaire. 
  • Des avortements peuvent apparaître sur les femelles gestantes.
  • Animal apathique, maigre et dans un état comateux. La mort survient dans 2/3 des cas 10 jours après.

 

 Forme subaiguë 

Les signes cliniques sont moins intenses avec une évolution vers la guérison.

  • Une fièvre légère.
  • Les larmoiements et jetages peu abondants. 
  • Formation des croûtes sur les naseaux. 


Forme  asymptomatique 

Pas de signes cliniques

C’est la forme la plus fréquente.


Diagnostic de la maladie

        

Le diagnostic de suspicion de PPR peut être établi à partir d’informations épidémiologiques et des signes cliniques de la maladie qui est caractérisée par du larmoiement, du jetage, de la diarrhée, associés à des problèmes respiratoires et des mortalités chez les ovins et/ou les caprins. 

Le diagnostic de certitude n’est confirmé que par les examens de laboratoire.


Diagnostic différentiel

La peste des petits ruminants est souvent confondue avec d’autres maladies ayant des signes cliniques comparables comme par exemple  la Fièvre catarrhale du mouton, la Clavelée, l’Ecthyma contagieux, la Fièvre aphteuse, la Pleuropneumonie contagieuse caprine, la Pasteurellose, la coccidiose et des infestations par des vers gastro-intestinaux…


Prévention de la maladie 

Le contrôle des déplacements des cheptels, la mise en quarantaine, l’abattage sanitaire, ainsi que le nettoyage et désinfection dans les zones infectées et la vaccination autour des foyers et les zones à risque constituent la base de lutte contre la maladie.



L’OIE et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont élaboré ensemble la Stratégie mondiale pour le contrôle et l’éradication de la PPR. Cette stratégie a été validée par les nations participant à la Conférence internationale pour le contrôle et l’éradication de la PPR, à Abidjan, en 2015, puis confirmée par l’adoption de la Résolution n°25 lors de la 84e Session générale de l’Assemblée mondiale des Délégués de l’OIE. Cette stratégie prévoit l’éradication totale de la PPR d’ici à 2030.