Vaches allaitantes Tableau De Bord de la campagne 2015 en Deux-Sèvres

Cette synthèse reprend les données du tableau de bord concernant les élevages ayant plus de 15 vaches d’une même race. L’analyse porte sur l’ensemble des races et plus particulièrement les 4 principales présentes en Deux-Sèvres (moyennes raciales et quarts supérieurs des dernières campagnes de vêlages).

Vaches allaitantes Tableau De Bord de la campagne 2015 en Deux-Sèvres

L’IVV, l’âge au premier vêlage, le nombre de veaux vivants à 90 jours expliquent une grande partie de la productivité du troupeau. Cette quantité de viande produite est un élément essentiel de la rentabilité de l’exploitation. 

Les résultats moyens en 2015 des troupeaux s’améliorent pour l’IVV, par contre la mortalité se dégrade de 1% (c’était l’inverse en 2014). Le nombre de vêlages progresse de 2%. 

L’écart entre la moyenne et le quart supérieur montre des marges de progrès importantes, en effet le quart supérieur obtient de 5 à 11 % de veaux en plus à 90 jours soit environ 0.98 à 1.02 veaux vivant à 90 jours par vêlage.

Analyse et évolution des résultats 2015 

(1/8/2014 - 31/7/2015)

Les élevages ayant plus de 15 vêlages en 2015 en Deux-Sèvres totalisent 93 043 vêlages. Ils ont donné 96 750 veaux nés dont 88 511 vivants à 90 jours, soit un taux de mortalité de 8.51 %. Par rapport à
2014, le nombre de vêlages augmente de 1 786 et le nombre de veaux vivant à 90 jours de 678. Il est pénalisé par une augmentation de la mortalité de 1.03%. Le nombre de tableaux de bord pour la campagne
2015 est de 1 846, soit une baisse de 36 pour 1642 élevages. 

Evolution du nombre de vêlages selon les races 

L’augmentation de 2% de l’ensemble des vêlages permet à la race Charolaise de limiter son érosion à moins 0.3%. Les autres races poursuivent leur progression de 3 à 9%. Les races Rouge des prés et Salers, en raison des faibles effectifs (moins de 30 exploitations et 1500 vêlages) évoluent très irrégulièrement. La baisse, par exemple pour la race charolaise, est de 12 % en 2009/2008, puis une augmentation de 6 % (effet FCO), Sur les autres campagnes, la baisse est de 0.3 % à 3 %. Ainsi, les effectifs passent en 2008 de 43 946 à 38 367 vêlages en 2015 pour un nombre d’éleveurs de 654 soit une diminution en 8 ans de 5579 vêlages et 211 élevages.

Par contre, la race Limousine progresse de 3 385 vêlages et 54 élevages en 8 ans (11 490 vêlages en 2015 pour 244 éleveurs). Les tailles de troupeau progressent de 1 à 3 vaches entre 2014 et 2015.



Amélioration de l’IVV en 2015 de 0 à 6 jours 

L’IVV moyen atteint le niveau de 2008 sauf pour la race Limousine. Cette amélioration ne provient pas de l’IVV des primipares. Celui-ci reste stable de 13 à 30 jours de plus que les multipares.

C’est dans la race Parthenaise que l’on rencontre le plus faible écart et dans la Blonde le plus élevé. Il intervient pour environ 25% dans l’IVV du troupeau, il est donc nécessaire de ne pas les négliger.

Dans le groupe du quart supérieur, l’IVV se positionne à moins de 370 jours et l’écart entre les primipares et multipares se limite à 10 jours sauf pour la race Blonde de 20 jours. 

20 jours d’IVV représentent 5,2 veaux pour un troupeau de 100 multipares, soit l’équivalent d’un peu moins des 2/3 de la mortalité 0-90 jours. 

Selon les races, les troupeaux de plus de 70 vêlages obtiennent un IVV de 379 à 384 jours soit 8 à 26  jours inférieurs aux troupeaux de moins de 35 vêlages.

Pas d’amélioration globalement de l’âge au 1er vêlage

L’âge au 1er vêlage reste inchangé : 35,4 mois. Cela cache cependant des écarts relativement importants, en effet de 8 à 11 % des élevages obtiennent une moyenne supérieure à 40 mois.

Les pourcentages dans les classes de tri supérieur à 36 mois s’améliorent sauf pour la race Blonde. Seule la race Charolaise est significativement moins présente dans les classes supérieures à 36 mois (37
% contre 53 % pour la Blonde). Par contre les élevages, 1er vêlages à moins de 32 mois, sont peu élevés et stables.

Là aussi, les troupeaux de plus de 70 vaches obtiennent une moyenne inférieure de 1 à 2 mois. On retrouve également cette tendance pour le quart supérieur. Cela représente une marge de progrès importante
dans certains élevages.

8.5% de mortalité, plus 1% en 2015

La mortalité est l’autre critère de tri. Avec l’IVV et l’âge au 1er vêlage, elle est en moyenne de 8.51 % de 0 à 90 jours. Cela représente pour le cheptel des Deux-Sèvres 8 239 veaux morts, soit 990 de veaux
morts en plus. La répartition est la suivante : 52 % meurent dans les 3 premiers jours, 38 % de 4 à 90 jours et 10 % de 91 à 24 jours. Après une légère amélioration (0,66 %) en 2014, elle se détériore dans
les races : Charolaise, Blonde et  Limousine.

Le quart supérieur obtient, selon les races, une mortalité de 3 à 4 % de moins, soit environ la moitié de la moyenne globale. 

Une analyse, selon le nombre de vaches, montre une tendance à l’augmentation de la mortalité dans les grands troupeaux. Cependant cette année les grands troupeaux obtiennent des résultats sensiblement
identiques à 2014, c’est dans les moins de 35 et de 35 à 69 vaches que la mortalité augmente.  

L’élevage nécessite de la rigueur

Au final, le cumul de la mortalité (différence entre le quart supérieur et la moyenne) et des vaches improductives (différence entre un IVV de 365 et l’IVV du troupeau) représentent 5 à 11 % environ de veaux en plus. A ce titre les élevages du quart supérieurs obtiennent de 98 à 105 % de veaux vivants à 90 jours par vêlage.

L’amélioration repose globalement sur l’alimentation, la conduite de l’élevage et la génétique.

L’alimentation :

  • des génisses : un poids suffisant à la reproduction,
  • des primipares : bien les alimenter pour satisfaire des besoins de développement,
  • la période de reproduction. Une vache en phase de prise de poids améliore sa fertilité (flushing).

La conduite :

des primipares, les séparer des multipares, se fixer un objectif de début et fin reproduction, élever un peu plus de génisses pour se donner des marges de manoeuvre.

La génétique :

les choix des reproducteurs taureaux et vaches orientés sur l’aptitude au vêlage et la facilité de naissance limitent les problèmes. En effet les vêlages difficiles dégradent la mortalité et le retour de la fertilité. Eliminer les vaches se décalant, c’est sélectionner  sur la voie de la fertilité et éliminer les lignées les moins fertiles.