Stress d’animaux d’élevage

Dans le mode d’élevage intensif, on aborde toujours le mot “stress“. Le stress, c’est l’ensemble des réactions d’un organisme soumis à des contraintes provoquées par des agressions extérieures liées à son environnement.

Le stress peut avoir des conséquences néfastes sur la santé de l’animal et ses performances zootechniques.

Stress d’animaux d’élevage

Le stress Selon Richard Lazarus et Susan Folkman


D’après les psychologues Dr Richard Lazarus et Dr Susan Folkman : “le stress est une transaction entre la personne et l’environnement dans laquelle la situation est évaluée par l’individu comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être”.

On distingue deux types de stress

- le stress dit aigu, qui dépend de la variation ponctuelle d’un agent stressant, de durée limitée dans le temps. Exemple : chute rapide de la température, bruit soudain, ou apparition inattendue d’un prédateur. Dans ce cas, le stress s’atténue rapidement avec la disparition de la situation,

- le stress dit chronique :  lorsque l’action de l’agent stressant sur l’environnement de l’animal dure longtemps ou qu’elle se répète Exemple : des agressions répétées de la part d’un congénère dominant.

Dans une situation stressante qui dure dans le temps, une pathologie peut survenir et engendrer parfois la mort de l’animal.

Quels sont les facteurs déclenchants ?

Les causes du stress sont multiples :

- elles peuvent être liées à des facteurs environnementaux et sociaux,

- à des mauvaises pratiques d’élevage,

- à diverses pathologies.

Comment la réaction de stress se produit-elle ?


Devant une situation de stress aigu (exemple : réaction de combat ou de fuite lors de la prédation), la réponse de l’organisme est de courte durée, rapide et forte. L’organisme répond par une décharge d’adrénaline qui s’arrête avec la disparition de la situation défavorable.

Lors d’un stress chronique, la situation persiste dans la durée, les réactions du système nerveux autonome et endocrinien s’enchaînent avec des sécrétions hormonales ; des modifications métaboliques et biochimiques.

Dans cette situation, soit l’animal s’adapte à la situation (ex, variations de température...), soit l’animal n’arrive pas à s’adapter et perd ses capacités physiques et psychologiques. Sa fonction immunitaire est affectée avec l’apparition de pathologies qui peuvent conduire à la mort de l’animal.


Que peut engendrer le stress ?

La réponse à la situation stressante peut varier selon l’individu ou la race. Cet état de stress provoque des conséquences de 4 types :

1- comportementale :

modification de comportement de l’animal (peur, agressivité, isolement, picage, sous-alimentation...),

2- physiologique :

accélération du rythme cardiaque, augmentation de la concentration sanguine en cortisol...

3- performances zootechniques : 

réduction des performances de reproduction (fertilité et prolificité), retard de croissance sur les animaux à l’engraissement…

Le stress à l’abattage peut avoir un impact sur la qualité des viandes :

Les viandes dites à coupe sombre, de PH élevé avec une mauvaise conservation, ou les viandes exsudatives caractérisées par une diminution rapide de PH.

4- troubles pathologiques :

par exemple, des maladies respiratoires peuvent apparaître :

- en cas de conduite d’élevage non maîtrisée (mauvaise hygiène ou mauvaise ventilation),

ou

-  lors d’accumulation de plusieurs facteurs stressants lors du transport (température, bruit, mouvement de véhicule et privation de nourriture et l’eau …).

Comment gérer le stress ?

Le respect du bien-être animal et la bonne maîtrise des pratiques d’élevage permettent d’atténuer les effets de stress sur l’animal.

Par exemple :

- avec un apport d’eau fraîche et une nourriture équilibrée,

- en assurant une bonne santé et en évitant les souffrances,

-  en proposant un environnement approprié (espaces suffisants, abris, aire de repos confortable, contact avec les animaux...).

La bonne santé de l’animal (absence de lésions de blessures, maladies...) et les performances zootechniques (croissance, fertilité, productivité, qualité de viande…) peuvent témoigner de l’état du bien-être animal.


D’après Cécile Arnould ingénieure de recherche à L’INERA :
“Les animaux ne pouvant exprimer l’état dans lequel ils se trouvent par le langage, le bien-être est évalué par leurs réponses comportementales (activités, interactions avec les congénères, vocalisations…) et physiologiques (hormones libérées dans le sang, modification d’activité cardiaque…)”.